Catégorie : Choix – Reflexions – A propos de Pourpenser

Albert chez les Belges

Albert chez les Belges

J’ai profité d’une escapade familiale en Belgique pour découvrir les nouveaux locaux de La Pachamama et passer un peu de temps avec Isabelle Steenebruggen qui est à la fois notre distributrice en Belgique et l’autrice de plusieurs ouvrages, dont « Être son fils » présent à notre catalogue, et plusieurs Opuscules aux éditions Lamiroy.

Ce séjour m’a également permis de reprendre contact avec Sarah de Martynoff, dont je vous invite à découvrir une chanson, et de faire la connaissance de Romain Verbeeren, chef de chœur de Vox Anima, les petits chanteurs de Bruxelles et Mélopée.
Pour quelqu’un qui comme moi a chanté en chorale puis choeur d’hommes de 8 à 40 ans, forcément, ça résonne 🙂

Mais revenons à La Pachamama 🙂

Animée par Isabelle et Bika, La Pachamama est une coopérative membre de la Belgian Fair Trade Federation. Nous travaillons depuis 2013 avec Isabelle et depuis quelques mois les liens se sont encore plus tissés avec :

Nous allons regarder si nous pouvons simplement proposer ces produits à la vente sur notre site, mais dans tous les cas, ils sont disponibles sur le site de La Pachamama !

En Belgique, La Pachamama distribue l’intégralité du catalogue de Pourpenser : si vous avez une librairie ou un commerce avec un rayon livres ou jeux, n’hésitez pas à contacter Isabelle et Bika !

Pas de pistage chez Pourpenser !

Pas de pistage chez Pourpenser !

La CNIL estime que le transfert des données collectées par Google Analytics est illégal, ça tombe bien : chez Pourpenser nous n’utilisons pas Google ni d’autres outils pour vous pister sur notre site !

La nouvelle a fait bouger quelques millions d’octets ces derniers jours que ce soit dans des médias spécialisés comme le Journal du Net, Numérama, LMI ou généralistes comme Le Monde ou Le Figaro ou Libération.

Il existe bien un outil ouvert proposant des fonctionnalités performantes d’analyse du trafic d’un site web et compatible avec la législation française et la RGPD. Mais pour le moment nous ne nous sommes pas résolus à utiliser ce type de pistage, même anonymisé, tel que le propose Matomo.

Alors oui, sans doute ne sommes nous pas ultra performants dans nos emails et notre marketing digital. Peut-être devrions nous porter un peu plus d’attention à celles et ceux qui nous disent qu’il est possible d’allier responsabilité numérique et pistage…

Mais pour le moment, nous ne sommes pas convaincus et nous continuons de faire confiance au bouche à oreille sans algorithmes, à la recommandation d’humain à humain, pour faire connaître ces livres qui nous touchent et que nous proposons à notre catalogue.

Organiser son travail, gestion des priorités.

Organiser son travail, gestion des priorités.

J’ai ri de moi, mercredi dernier, en voyant ce que j’avais fait d’une bonne partie de ma journée alors que je suivais la veille, le mardi, une journée professionnelle avec le Coll.LIBRIS et Livre et lecture en Bretagne sur le thème : optimiser son temps de travail et gérer ses priorités.

Mardi, nous avons longuement échangé sur là où nous mettions notre énergie.

Les éditeurs du coll.libris, sont tous plutôt engagés, le travail que nous réalisons se situe bien souvent dans la vocation, la passion, et avons du mal à passer dans l’Ikigai. Ensemble mardi, nous avons repris les ToDoux listes de chacun. Et au réveil mercredi matin j’étais vraiment volontaire pour être dans l’Ikigai ! Surtout que la maison d’édition à un besoin cruel de diffuser son catalogue et sa brochure.

Puis voilà que j’entends l’interview d’un politique sur les difficultés de mises en œuvre des objectifs carbone de la cop26 sur les transports. Je ne pouvais plus travailler dans l’Ikigai, mes émotions, ce que j’avais envie de témoigner était trop fort. Je basculais dans le sentiment de vide de ma mission, en dessous de l’espace Ikigai du schéma.

Alors, à l’instar de Sha, le chat, révolté par le saccage de la planète par les hommes, il me fallait me mobiliser. Je ne pouvais pas convoquer une Assemblée générale de tous les animaux…

Alors je réfléchis à une autre manière de me mobiliser. Trouvant sur voxpublique les mails des députés de ma circonscription, des autres députés en charge du développement durable, du cabinet ministériel et j’écrivis :

« Lettre ouverte au Ministère chargé des transports, rattaché au ministère de la transition écologique

Messieurs, Mesdames,

Ayant déjà interpellé directement les députés de ma circonscription, je profite d’une situation concrète pour illustrer  une problématique nationale.

Cela fait déjà de nombreuses années que m’interroge sur le coût, pour les usagers, du voyage par le train et les objectifs de transition écologique. Si nous avons un réseau ferroviaire régional et national formidable, avec des trains de qualités, le coût reste exorbitant, en regard des autres moyens de transport (voiture et même avion).

Voici un exemple concret d’une liaison régionale : Angers-Rennes (49-35), pour illustrer mon propos.

Habitant en périphérie sud de l’agglomération d’Angers je prends ma voiture pour rejoindre la gare.
Je mets autant de temps à rejoindre la gare que le parking relais du tramway.
Ce dernier met 10′ pour rejoindre la gare, le matin il démarre à 5:48, seuls les trains SNCF à partir de 6:05 sont accessibles par ce moyen de transport. Le soir à partir de 20h30 le tramway fonctionne toutes les 20′.
Entre le temps supplémentaire de trajet (30′ de plus minimum), et des horaires non compatibles, je rejoins donc la gare en voiture.

Je mets ma voiture au parking pour la journée : 22,80€
Coût du train aller-retour : 28,60€ x2 =57,20 €
Coût total aller-retour : 80€.
En comparaison, ce déplacement avec mon véhicule diesel, m’aurait coûté seulement 30€.
(Je mets de coté le fait que nous étions 2 à faire le déplacement, dans notre déplacement réel, le coût du train est donc multiplié par deux.)

Voici ma question :
Sachant que prendre le train au lieu de la voiture a un impact environnemental évident et qu’un tarif de transport accessible à tous a un impact sociétal également évident.

A quel moment pensez-vous que, pour un individu voyageant seul, le coût du train deviendra toujours inférieur, aux autres moyens de transport : moto, voiture, avion ?

Voici un objectif clair, mesurable facilemententrant dans les enjeux de la COP26, dans les urgences pointées par le rapport du GIEC, dans les problématiques sociétales actuelles. Enfin, au regard des complexités actuelles, cet objectif me semble facile à mettre en œuvre.

Qu’en pensez-vous ? »

La tache rouge
#que faire d’un problème

À ce jour sur plusieurs dizaines de mails, de listes, et d’interpellations directes je n’ai aucune réponse.

Ce n’est pas grave, car comme dans la tache rouge, j’étais content d’avoir transformé mes idées sombres apparues le matin, en joli soleil.

Pourtant, le mercredi midi, après avoir passé la matinée sur le sujet, ma culpabilité revenait. Un peu, car je trouvais plutôt drôle de regarder avec un pas de côté, les échanges de la veille sur la nécessité de prioriser, ce que j’avais prévu et le constat de ce que j’avais réellement fait. Suivant le schéma ci-dessus, j’avais fait le chemin inverse, du vide à la précarité, sans passer par la case Ikigai.

J’étais pourtant en accord avec ma vraie nature, et j’avais suivie mon intuition. J’étais en cohérence avec ce que nous proposons dans nos ouvrages, ce que je transmets en atelier…

Oui et comme l’objet de la maison d’édition est de transmettre sur des sujets sensibles et positifs de la vie. Il ne me restait finalement qu’à vous partager mon expérience. 😉
Merci pour votre lecture, je vous souhaite plein de belles inspirations !

L’édition indépendante en région…

L’édition indépendante en région…

L’édition indépendante en région était le thème de l’échange auquel j’ai eu le plaisir de participer le 2 juin 2021 dans le cadre des rencontres professionnelles du livre en pari co-organisées par l’association des éditeurs des Hauts-de-France et l’AR2L Hauts-de-France.

Ce fut l’occasion de parler des collectifs régionaux, de la diffusion, de la relation avec les auteurs et autrices, de politique régionale du livre, de la relations avec les libraires, d’écologie et bien d’autres choses, dont la toute récente fédération des éditions indépendantes (voir les articles dans Livres Hebdo et Actualitté). Des sujets sur lesquels Pourpenser s’implique depuis sa création en 2002.

Merci aux structures organisatrices et à Tara Lennart (la voix de Bookalicious) pour l’animation de ces échanges avec Galia Tapiero de Kilowatt éditions, Yves Michel des éditions Yves Michel et Le Souffle d’Or et Esther Merino des Editions Les Monédières.

Lors de telles discussions, je me rends compte à quel point nous pouvons partager des préoccupations communes tout en ayant des méthodes et des choix éditoriaux très différents. Cette diversité est riche : il nous faut la cultiver. La monoculture est dangereuse, vive la bibliodiversité !

Retrouvez l’ensemble des rencontres professionnelles du Livre en pari sur le site des éditeurs des Hauts de France

Du vert sur tous les tons

Du vert sur tous les tons

Ce lundi matin, lors de notre visio hebdomadaire (enfin… ça dépend des lundis 🙂 ) nous évoquions dans le cadre d’un partenariat en cours avec La Cabane Bleue le besoin, ou pas, de communiquer plus visiblement sur nos méthodes de fabrication.

Deux points de vues se croisaient :

  • Oui, c’est important car aujourd’hui c’est devenu un vrai facteur de choix pour les lecteurs.
  • Communiquons avant tout sur les sujets, sur le contenu de nos livres. Nos méthodes sont les mêmes depuis notre création en 2002 et nous les expliquons clairement sur le site.

Et puis en début d’après midi, en allant sur le site de Livres Hebdo, je découvre la publicité de Casterman pour une collection « de beaux albums pensés avec tous les acteurs de la chaine du livre pour réduite notre empreinte écologique« .

Dans cette vidéo plutôt bien faite, la maison d’édition explique qu’elle utilise des papiers certifiés, de la colle d’origine naturelle, de l’encre végétale, que le format est optimisé pour éviter la gâche papier, que le tirage est calculé au plus juste pour éviter la surproduction, que l’imprimeur est certifié, que son distributeur s’engage à trier ses déchets et à privilégier le recyclage, qu’elle imprime en Belgique et qu’il y a seulement 370 km entre l’imprimeur et le lieu de distribution.

Des choses qui nous semblent tellement évidentes chez Pourpenser que je n’ai pas résisté à l’envoi d’un petit tweet :

Chez Pourpenser, depuis le départ nous imprimons localement et si nous avons choisi Pollen comme distributeur c’est en grande partie car les entrepôts étaient à proximité de notre imprimeur. Ici, sur le triangle BDM (notre imprimeur) Pollen (notre distribueur) et Qualea (notre principal point de stockage) le plus grand côté fait moins de 60 km.

En 2010, nous avons commencé à échanger avec d’autres éditeurs sur les questions de fabrication et d’empreinte écologique et avons participé avec La Plage, Rossolis, Rue de L’échiquier, La Salamandre, Plume de Carotte, les éditions de Terran et Yves Michel à la création du Collectif des éditeurs écolo-compatibles. Depuis, en 2019 une libraire, Anaïs Massola et un auteur, Marin Schaffner ont créé l’association pour l’écologie du livre dont les réflexions et propositions vont bien au-delà des questions de fabrication. Une association que nous avons rejoint en 2020.

Lorsque je lis que ces beaux albums ont été « pensés avec tous les acteurs de la chaine du livre« , je m’attends à voir dans la vidéo le lien avec les auteurs, qui sont tout de même des acteurs essentiels à la création d’un livre. Et non… pas un mot à leur sujet.

L’expression « chaine du livre » est en elle-même très parlante. Elle nous renvoie à l’usine, à la chaine de production, à une industrie. Ici, nous préférons parler d’écosystème du livre : une manière efficace de nous rappeler que derrière chaque livre il y a du vivant. Par ailleurs, dans un écosystème, la notion de flux, d’échanges, d’interactions est de suite questionnée. Dans une chaine, nous passons simplement au maillon suivant.

Bref… pour revenir aux auteurs, chez Pourpenser la part auteur est au minimum de 10 %. Par ailleurs, la base de calcul n’est pas la quantité vendue, mais la quantité imprimée (et lorsque l’on sait qu’en moyenne 25 à 30 % des livres imprimés sont détruits, ça vous donne une idée du manque à gagner pour les auteurs).

Si vous êtes libraire, que vous lisez ce billet et que vous cherchez des livres dont l’empreinte environnementale est régulièrement questionnée, je vous invite à regarder la belle sélection réalisée par Charles et Marion de Livre&Co – le comptoir des lectures durables.

Et puis, si vous cherchez des livres pour aborder avec les plus jeunes des sujets tels que la confiance en soi, l’attention aux autres, la coopération, l’intuition, notre relation au monde qui nous entoure… et bien, je vous invite à feuilleter notre catalogue de plus de 120 titres : des livres imprimés en Vendée chez BDM, sur des papiers labellisés ou recyclés, des encres sur base végétales et distribués par Pollen ! 🙂

Une semaine à se regarder le nombril…

Une semaine à se regarder le nombril…

Cette dernière semaine d’avril 2021 a été l’occasion pour toute l’équipe de Pourpenser de prendre le temps de se pencher sur qui nous sommes et d’imaginer ensemble les prochaines étapes. Alors oui, ça peut nous faire penser à notre ami le dragon imaginé par Stéphanie Léon, mais comme aurait pu le dire Paracelse « Tout est une question de dose », et prendre le temps de l’introspection est quelque fois nécessaire tant à titre individuel que collectif.

Bientôt 20 ans que nous avons créé la maison d’édition avec Aline. Une vingtaine d’années d’essais, d’erreurs, d’expériences, de succès, d’interrogations et de persévérance.

Aline avec son intuition, son élan créatif et une capacité à mémoriser les chiffres qui m’a toujours impressionnée, moi avec ma curiosité insatiable, mes questions permanentes et mon expérience de la bulle internet.

Tout au long de ces années de nombreuses personnes sont venues participer au projet et il est possible que notre élan, nos multiples projets en cours ou notre organisation intuitive en ait déconcerté ou épuisé plus d’une. D’un autre côté il me semble que ces expériences partagées nous ont toutes et tous fait grandir. Si en lisant cela, tu te reconnais et a envie d’en parler, n’hésite pas à m’envoyer un email.

Aujourd’hui, l’idée est de voir comment nous continuons à faire grandir Pourpenser tout en permettant à d’autres personnes de se sentir totalement partie prenante de l’aventure.

Comment pouvons-nous organiser le projet pour accueillir d’autres humanités, d’autres talents, d’autres compétences tout en gardant une souplesse d’action et une capacité d’anticipation qui nous semblent essentielles ?

Quelles inspirations pour à la fois développer un vrai projet commun et célébrer la singularité de chacun·e ?

Comme je le disais lors de cet échange avec Nicole Gourmelon dans le cadre de l’université Jules Verne : malgré nos presque 20 ans, nous avons nettement plus de questions que de réponses ou de recettes à apporter.

Si vous avez des expériences, des pistes de réflexion à partager à ce sujet, n’hésitez pas à commenter ce billet : notre prochaine rencontre aura lieu début juillet.

Quelques voies pour repenser l’économie du livre

Quelques voies pour repenser l’économie du livre

Depuis la création de Pourpenser en 2002, nous avons, avec Aline, régulièrement défriché quelques chemins, tenté des expériences, proposé d’autres façon d’imaginer et surtout de vivre la « chaîne du livre » que nous préférons appeler la filière ou l’écosystème du livre.

Nous avons, par exemple, dès le départ fait le pari de la relation directe entre une maison d’édition et ses lecteurs et lectrices. Nos ventes en librairie ont toujours suivi la progression de nos ventes directes via notre site, les salons et festivals.

Nous avons également dès le début privilégié des tirages adaptés à nos ventes, réalisés au plus proche de nos lieux de stockage (à moins de 50 km) et sur des papiers labellisés ou recyclés. Afin de nous responsabiliser sur les ventes — et aussi, avouons-le, pour simplifier la gestion administrative — nous avons toujours calculé les droits d’auteur sur les quantités imprimées et non vendues.

Ces pratiques-là, et bien d’autres, je les aborde régulièrement lors de rencontres professionnelles (au Forum du livre et de la lecture organisé par Mobilis par exemple), ou lors d’évènement plus grand public comme le festival du livre de Mouans-Sartoux. Je participe par ailleurs à des associations telles que le Coll.LIBRIS (qui regroupe plus d’une trentaine de maisons d’édition en Pays de la Loire) ou L’Association pour l’écologie du livre créée en 2019 par un auteur et une libraire, Marin Schaffner et Anaïs Massola.

2020 : coup d’accélérateur et prises de paroles.

Est-ce le ralentissement forcé du confinement ? Une cristallisation des questionnements ? Une chose est certaine : depuis quelques mois, nous pouvons noter que les sujets des impacts environnementaux et sociaux du livre intéressent de plus en plus. Et tant mieux !

Si ces questions vous intéressent, je vous invite à vous procurer l’excellent livre co-édité par Double ponctuation et l’Alliance internationale des éditeurs indépendants dans la collection Bibliodiversité.

L’ouvrage dresse à ma connaissance le panorama le plus complet réalisé jusqu’ici sans tomber dans les raccourcis faciles et les solutions qui ne s’appliquent qu’à une minorité.

Dans ce livre, en plus de nombreux chiffres, ce sont des pistes, des témoignages, des éclairages qui nous sont partagés. En d’autres circonstances, ce livre aurait pu être le résultat sous forme papier de plusieurs jours de rencontres dédiés à la question : « Quels livres pour demain ? ».

Si les aspects économiques et environnementaux sont abordés, les notions sociales et culturelles sont également largement présentes car le livre avant d’être un objet physique est un outil de partage, de médiation.

Ce livre permet également de sortir du regard hexagonal en donnant la parole à des projets comme Écosociété (Québec) ou Amotape Libros (Pérou), ou faisant un point sur les annonces et pratiques des « Big 5 » .

A titre personnel, je regrette d’avoir manqué l’appel à contributions, mais j’ai eu le plaisir de retrouver au cours de ma lecture Thomas Bout des éditions Rue de l’échiquier qui revient rapidement sur l’initiative des éditeurs écolo-compatibles initiée en 2009, Angela Léry et Sarah Hamon des éditions La Cabane bleue, membres comme nous du Coll.LIBRIS, ou Marion Carvalho et Charles Hédouin que nous soutenons pleinement dans le projet Livr&co.

La magie de l’internet…

La magie de l’internet…

 

Chez Pourpenser nous essayons de cultiver une forme d’équilibre entre l’acceptation de ce qui arrive tout seul, sans effort et comprendre comment les choses s’articulent, se mettent en place. La magie c’est beau, mais s’apercevoir après coup qu’il y a « un truc » peut faire mal (impression de s’être fait avoir) ou bien susciter notre admiration (acceptation de s’être fait piéger par nos sens ou le talent des magicien·ne·s).

Dans notre société hyperconnectée, il est quelque fois compliqué de faire la différence entre une synchronicité, un hasard et un algorithme bien placé qui nous affiche exactement ce dont nous avons « besoin » au moment opportun.

En tant qu’éditeurs, l’un de nos rôles est de faire connaître le travail des auteur·e·s qui nous confient leurs projets, de mettre en lien les créateurs et leurs publics.

Pour créer ce lien nous nous appuyons sur plusieurs canaux :

  • les rencontres à travers les salons, les festivals ou de plus petites rencontres « chez l’habitant » ;

  • le bouche à oreille, la recommandation de nos lecteurs et lectrices à leurs ami·e·s ;

  • les points de ventes ou d’exposition, que ce soient des librairies, des bibliothèques ou des magasins qui aiment tout simplement proposer nos livres en plus de leur offre habituelle ;

  • notre site internet ;

  • les réseaux sociaux tels que Facebook, Instagram, Pinterest, Twitter, Mastodon, Youtube

En 2013, nous avons quitté Amazon pour les raisons que nous expliquions alors, mais également parce que l’idée d’une plateforme qui piste toutes les habitudes d’achat et de lecture de ses clients nous pose question.

Au delà, d’Amazon, c’est plus largement notre relation à une centralisation des données par des acteurs privés qui nous préoccupe. Amazon, tout comme Netflix, Google ou Facebook nous connaissent souvent mieux que nous nous connaissons nous-même. Ils sont capables de profiler leurs utilisateurs avec une finesse à rendre jaloux des États totalitaires. Et tout cela avec notre consentement…

Dans le milieu des années 90, nous étions quelqu’un·e·s à rêver d’un internet reliant les créateurs et leurs publics, sans intermédiaire ou uniquement ceux souhaités. Ce rêve est toujours techniquement possible mais nécessite de part et d’autre un peu plus d’effort que des plateformes surfant sur notre manque d’intérêt (ou de connaissance) et notre quête du moindre effort.

Et aujourd’hui dans la maison d’édition…

Régulièrement, chez Pourpenser nous avons des débats du style :

— Et si on quittait Facebook et Instagram ?
— Oui, mais comment toucher autant de personnes que nous le faisons aujourd’hui ?
— On pourrait aller sur un réseau libre et décentraliser comme Mastodon
— Et pour être vu par combien de personnes ?
(Aujourd’hui notre compte Mastodon est suivi par 72 personnes contre 28200 sur Facebook, 2660 sur Instagram ou 538 sur Twitter)

— Et si on allait sur Peertube plutôt que Youtube ?
— Et qui va nous trouver ? Là, mine de rien Youtube nous permet d’être découvert par de nouvelles personnes que nous ne touchons pas ailleurs !
(Aujourd’hui notre serveur Peertube est en création, et on continue de publier sur Youtube)

La question s’est posée encore très récemment pour les Podcasts qu’Aline et d’autres auteurs et autrices enregistrent pour présenter leurs livres :

— On pourrait mettre en place un serveur Funkwhale ou publier sur une instance existante !
— L’interface n’est pas claire, y’a trop d’options, y’a pas plus simple ?
(Nous sommes plusieurs à utiliser les outils, il faut que chacun puisse se sentir à l’aise avec. Pour le moment, nous avons donc fait le choix de passer par Ausha qui republie ensuite en un clic sur les grandes plateformes souhaitées : Deezer, Spotify, Google podcast, Youtube, Itunes… et nous publions de notre côté sur notre site).

Faire au mieux…

Bref, il nous faut concilier entre nos choix de privilégier des solutions libres, ouvertes et des outils simples pour toucher un public aussi large que possible pour faire connaître les livres du catalogue.

Contribuer à nourrir ces plateformes qui se nourrissent à leur tour de nos données pour mieux nous profiler n’est pas le monde auquel nous souhaitons participer.
Mais comment alors réussir à toucher de nouveaux publics alors même que la crise COVID nous prive des rencontres physiques ?

Aujourd’hui, nous essayons de faire « au mieux » en gardant un pied de chaque côté, en parlant de plus en plus des alternatives existantes et en y contribuant à notre hauteur.

Nous pourrions tout à fait imaginer à terme ne poster sur les mega-plateformes qu’un ou deux messages par an pour inviter les personnes à venir nous retrouver sur nos propres sites.
L’idéal serait même de regrouper quelques dizaines (centaines ? 🙂 ) d’entreprises qui partagent ce souhait de cohérence et d’annoncer notre départ des plateformes le même jour.
L’idée est lancée… 🙂

Poursuivre la réflexion…

Pour celles et ceux qui souhaitent creuser un peu plus le sujet des plateformes voici un entretien de Jean-Baptiste Kempf, l’une des chevilles ouvrières du projet VLC (un logiciel que vous utilisez peut-être pour regarder des videos sur votre ordinateur). Il parle du sujet de 19:50 à 29:00. Le livre mentionné dans les premières secondes est Capitalisme de plateforme de Nick Srnicek aux éditions Lux.

 
NOTE :
Comme vous avez pu le remarquer, ce billet à charge contre les plateformes est publié sur …  Blogger 🙂

Blogger est une plateforme de blog créée en 1999 et qui appartient à Google depuis 2003.
Nous avons fait le choix de Blogger en 2009 car à l’époque il nous semblait que c’était un outil intéressant pour favoriser le référencement de notre site internet.
L’idée selon laquelle « Blogger est mieux référencé car il appartient à Google » semble être un mythe et nous allons donc regarder prochainement pour changer l’hébergement de ce blog sans en perdre le contenu.
 

NOTE DE JANVIER 2021 :
Ce début janvier un peu plus calme nous a permis de faire la migration nécessaire de ce blog ! Nous voici donc sur un petit serveur que nous administrons avec un blog propulsé par WordPress 🙂

Thème : Overlay par Kaira. Hébergement Yunohost
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