Auteur/autrice : Albert
Éditeur @pourpenser • Cofondateur Editeurs ecolocompatibles @leseec • Administrateur @coll_LIBRIS • Co-acteur projet @fablabancenis • Cofondateur @Campanule44 … bref, je fais plein de trucs et de machins. Je ne fais pas tout bien, mais tant que j'y prends du plaisir, je continue si on ne me demande pas d'arrêter (la demande doit être un minimum argumentée) #cuisine #chant #ecologeek sur les bords explorateur #Ğ1 #Yunohost

Une semaine à se regarder le nombril…

Une semaine à se regarder le nombril…

Cette dernière semaine d’avril 2021 a été l’occasion pour toute l’équipe de Pourpenser de prendre le temps de se pencher sur qui nous sommes et d’imaginer ensemble les prochaines étapes. Alors oui, ça peut nous faire penser à notre ami le dragon imaginé par Stéphanie Léon, mais comme aurait pu le dire Paracelse « Tout est une question de dose », et prendre le temps de l’introspection est quelque fois nécessaire tant à titre individuel que collectif.

Bientôt 20 ans que nous avons créé la maison d’édition avec Aline. Une vingtaine d’années d’essais, d’erreurs, d’expériences, de succès, d’interrogations et de persévérance.

Aline avec son intuition, son élan créatif et une capacité à mémoriser les chiffres qui m’a toujours impressionnée, moi avec ma curiosité insatiable, mes questions permanentes et mon expérience de la bulle internet.

Tout au long de ces années de nombreuses personnes sont venues participer au projet et il est possible que notre élan, nos multiples projets en cours ou notre organisation intuitive en ait déconcerté ou épuisé plus d’une. D’un autre côté il me semble que ces expériences partagées nous ont toutes et tous fait grandir. Si en lisant cela, tu te reconnais et a envie d’en parler, n’hésite pas à m’envoyer un email.

Aujourd’hui, l’idée est de voir comment nous continuons à faire grandir Pourpenser tout en permettant à d’autres personnes de se sentir totalement partie prenante de l’aventure.

Comment pouvons-nous organiser le projet pour accueillir d’autres humanités, d’autres talents, d’autres compétences tout en gardant une souplesse d’action et une capacité d’anticipation qui nous semblent essentielles ?

Quelles inspirations pour à la fois développer un vrai projet commun et célébrer la singularité de chacun·e ?

Comme je le disais lors de cet échange avec Nicole Gourmelon dans le cadre de l’université Jules Verne : malgré nos presque 20 ans, nous avons nettement plus de questions que de réponses ou de recettes à apporter.

Si vous avez des expériences, des pistes de réflexion à partager à ce sujet, n’hésitez pas à commenter ce billet : notre prochaine rencontre aura lieu début juillet.

Joëlle Stauffacher, Charlie et Belinda sur Éveil et nature.

Joëlle Stauffacher, Charlie et Belinda sur Éveil et nature.

Éveil et nature est un site très riche autour du lien enfant / nature.
Créé et animé avec passion par Émilie Lagoyete, ce site regorge de pistes et d’idées pour animer des ateliers en pleine nature, accompagner la découverte des plus petits…

Le site s’adresse aussi bien aux écoles (Émilie est une animatrice nature qui est passée par la case professeure des écoles), qu’aux parents ou aux animateurs et animatrices.

Pourquoi parler du site Éveil et nature ?

Nous aurions pu en parler, comme nous parlons des écoles en pleine nature : parce que cette connexion enfance et nature nous semble essentielle.

Mais si nous en parlons tout spécialement aujourd’hui c’est pour vous signaler cet article autour du travail et de la sensibilité de Joëlle Stauffacher, l’autrice / illustratrice de la collection Charlie et Belinda qui vient de travailler l’équipe d’Éveil et nature pour illustrer des supports pour une formation intitulée Passeur de nature.

Bonne découverte !

Quelques voies pour repenser l’économie du livre

Quelques voies pour repenser l’économie du livre

Depuis la création de Pourpenser en 2002, nous avons, avec Aline, régulièrement défriché quelques chemins, tenté des expériences, proposé d’autres façon d’imaginer et surtout de vivre la « chaîne du livre » que nous préférons appeler la filière ou l’écosystème du livre.

Nous avons, par exemple, dès le départ fait le pari de la relation directe entre une maison d’édition et ses lecteurs et lectrices. Nos ventes en librairie ont toujours suivi la progression de nos ventes directes via notre site, les salons et festivals.

Nous avons également dès le début privilégié des tirages adaptés à nos ventes, réalisés au plus proche de nos lieux de stockage (à moins de 50 km) et sur des papiers labellisés ou recyclés. Afin de nous responsabiliser sur les ventes — et aussi, avouons-le, pour simplifier la gestion administrative — nous avons toujours calculé les droits d’auteur sur les quantités imprimées et non vendues.

Ces pratiques-là, et bien d’autres, je les aborde régulièrement lors de rencontres professionnelles (au Forum du livre et de la lecture organisé par Mobilis par exemple), ou lors d’évènement plus grand public comme le festival du livre de Mouans-Sartoux. Je participe par ailleurs à des associations telles que le Coll.LIBRIS (qui regroupe plus d’une trentaine de maisons d’édition en Pays de la Loire) ou L’Association pour l’écologie du livre créée en 2019 par un auteur et une libraire, Marin Schaffner et Anaïs Massola.

2020 : coup d’accélérateur et prises de paroles.

Est-ce le ralentissement forcé du confinement ? Une cristallisation des questionnements ? Une chose est certaine : depuis quelques mois, nous pouvons noter que les sujets des impacts environnementaux et sociaux du livre intéressent de plus en plus. Et tant mieux !

Si ces questions vous intéressent, je vous invite à vous procurer l’excellent livre co-édité par Double ponctuation et l’Alliance internationale des éditeurs indépendants dans la collection Bibliodiversité.

L’ouvrage dresse à ma connaissance le panorama le plus complet réalisé jusqu’ici sans tomber dans les raccourcis faciles et les solutions qui ne s’appliquent qu’à une minorité.

Dans ce livre, en plus de nombreux chiffres, ce sont des pistes, des témoignages, des éclairages qui nous sont partagés. En d’autres circonstances, ce livre aurait pu être le résultat sous forme papier de plusieurs jours de rencontres dédiés à la question : « Quels livres pour demain ? ».

Si les aspects économiques et environnementaux sont abordés, les notions sociales et culturelles sont également largement présentes car le livre avant d’être un objet physique est un outil de partage, de médiation.

Ce livre permet également de sortir du regard hexagonal en donnant la parole à des projets comme Écosociété (Québec) ou Amotape Libros (Pérou), ou faisant un point sur les annonces et pratiques des « Big 5 » .

A titre personnel, je regrette d’avoir manqué l’appel à contributions, mais j’ai eu le plaisir de retrouver au cours de ma lecture Thomas Bout des éditions Rue de l’échiquier qui revient rapidement sur l’initiative des éditeurs écolo-compatibles initiée en 2009, Angela Léry et Sarah Hamon des éditions La Cabane bleue, membres comme nous du Coll.LIBRIS, ou Marion Carvalho et Charles Hédouin que nous soutenons pleinement dans le projet Livr&co.

2 écoles à naître en septembre…

2 écoles à naître en septembre…

Chez Pourpenser nous aimons soutenir celles et ceux qui passent à l’action avec des projets joyeux et riches de sens. Des projets qui nous invitent à créer du lien et grandir ensemble.

En ce début d’année, 2 associations porteuses de projet d’écoles qui se sont présentées à nous.

L’une proche de Rennes : l’association Graines de joie qui porte le projet d’une école alternative et inclusive au cœur de la nature.

L’autre entre Nantes et Angers : l’association « Si on veut » qui porte le projet d’une école démocratique pleine nature : « Aux chants des oiseaux ».

Il y a certainement d’autres projets d’écoles qui se préparent ainsi à voir le jour (n’hésitez pas à les indiquer en commentaire) mais ces deux là nous touchent plus particulièrement pour deux raisons :

  • Leur localisation géographique est proche de nous (la majorité de l’équipe de Pourpenser est dans un triangle Angers/Nantes/La Roche sur Yon).
  • Permettre aux enfants d’apprendre au plus proche de la nature est pour nous essentiel.

Pour en savoir plus, nous vous invitons à regarder les vidéos de présentation :

LIEN VERS LA CAMPAGNE POUR SOUTENIR GRAINE DE JOIE

LIEN VERS LA CAMPAGNE POUR SOUTENIR AUX CHANTS DES OISEAUX

Quelques « pourquoi ? »

Quelques « pourquoi ? »

En tant que maison d’édition, l’une de nos missions vis-à-vis des auteurs et autrices est de faire notre maximum pour faire découvrir leurs créations.

Dans le cadre de cette mission, une série de questions revient régulièrement dans l’équipe de Pourpenser :

  • Pourquoi les livres que nous proposons ne sont-ils pas plus présents dans les écoles et les librairies ?
  • Pourquoi même des personnes, proches de nous, perçoivent notre catalogue comme « mignon et pour les enfants » et ne semblent pas voir la diversité et la richesse du catalogue (avec des livres et des jeux qui s’adressent aux enfants de tout âge) ?
  • Pourquoi réussissons-nous à faire parler de la maison sur ses valeurs, ses engagements, mais très rarement sur son catalogue de plus d’une centaine de titres ?

Nous avons bien quelques idées, mais nous serions intéressés par votre point de vue sur ces questions.

Nous constatons par exemple qu’aujourd’hui encore, la littérature jeunesse est perçue par beaucoup comme une littérature de seconde zone, une littérature facile et qui nécessite plus de technique que de talent. Il y a bien entendu des livres pour enfants qui sont des produits imaginés et calibrés pour correspondre à un marché identifié. Il y a aussi des auteurs et autrices sensibles qui s’adressent aux personnes à part entière que sont les enfants. Comment réussir à casser ce schéma ?

Un sentiment que nous pouvons également avoir tient à la difficulté de communiquer de façon simple sur un projet qui s’est enrichi et densifié au fil du temps… Et puis, nous sommes des gourmands : bien souvent, un projet n’attend pas l’autre et à peine avons-nous communiqué sur un sujet qu’un autre lui succède. Comment rendre simple et visible une expérience de 19 ans de projets ?

Merci pour vos retours et vos idées !

Livr&Co : le comptoir des lectures durables

Livr&Co : le comptoir des lectures durables

Nous avons connu Marion et Charles par le biais de l’association pour l’écologie du livre au cours du confinement de mars/avril 2020.

D’emblée, leur projet de réunir des maisons d’éditions pour créer une librairie proposant des ouvrages cohérents sur le fond et la forme autour des questions écologiques et de société nous a parlé.

Nous avions tenté l’expérience en 2012 avec 7 autres maisons d’édition membres du Collectif des éditeurs écolo-compatibles et avions l’idée une coopérative de diffusion mais l’énergie nécessaire pour lancer un tel projet nous a manqué. Imaginez donc notre joie de voir d’autres personnes porter ce projet qui nous tenait à cœur !

Pendant plusieurs mois de cette curieuse année 2020 nous avons reçus des nouvelles de Marion et Charles, puis des tableaux à remplir, un site à visiter… et enfin, début décembre l’ouverture du site :

Début 2021, ce sont 15 maisons référencées et partenaires : Éditions BicycletteÉditions du LamantinÉditions du RicochetFatrasies ÉditionsLa cabane bleueLa Maison des Pas perdusLa Marmotière ÉditionsLa tête ailleursLaplikiliLe laboratoire existentielLe Souffle d’OrLucca ÉditionsPlum MagazineYves Michel Éditeur et – PourPenser 🙂

Ce site n’est qu’un début. L’objectif de Marion et Charles est également de mettre en avant dès que possible ces ouvrages sur les salons et de montrer qu’il est possible d’éditer des livres riches en contenu, imprimés en France, réalisés de façon aussi responsable que possible, d’être clair sur la rémunération des auteur·e·s et de ne pas cautionner la surproduction et la destruction banalisée des invendus.

Le projet est tout neuf. Nous ne pouvons que vous inviter à visiter le site de Livr&co et à le garder dans vos signets pour vos prochains achats de livres.

Pour notre part, nous réjouissons à l’avance de la toute prochaine assemblée générale et avons hâte de voir comment ce projet collectif va grandir !

Un avis sur « Plus belle sera l’aurore »

Un avis sur « Plus belle sera l’aurore »

Patrice Bride, rédacteur de Dire Le Travail chronique régulièrement des ouvrages de travailleurs et travailleuses.

Voici ce qu’il écrit ici concernant « Plus belle sera l’aurore » de Tiphaine Devalière :

À quoi s’attendre en ouvrant un livre sous-titré « Journal de bord d’une soignante » ? Des descriptions des tâches à accomplir auprès des malades ? des considérations sur les conditions qui les rendent plus ou moins difficiles, plus ou moins possibles dans un hôpital aujourd’hui ? des explications sur les compétences à maitriser ou les qualités indispensables pour assurer les soins ? Rien ou presque de ce genre dans ce livre. On ne voit que très peu les collègues, des relations de travail, les gestes techniques, il n’y est pas question d’horaires, de charge de travail, encore moins du statut ou du salaire. Et pourtant, ces textes nous font pénétrer au vif du travail, au sens le plus fort du mot quand il est en question de souffrance et de mort. Ce sont des notes, peut-être quotidiennes, assez brèves, sans fil conducteur, dont l’accumulation finit par constituer un tableau saisissant du travail de leur auteur. Le style confine au langage poétique, moyen privilégié de saisir et de partager des affects, des sentiments.

Retrouvez l’intégralité de la chronique sur Medium.

Black friday ? Ou black out ?

Black friday ? Ou black out ?

Black Friday… Un simple nom de jour rattaché à une couleur qui revient chaque année, et avec lui, pour moi, toujours le même sentiment : abject. Et cette année, à plusieurs chefs, mon courroux est plus grand encore. 

Contre le Black Friday

A aucun moment, les instances dirigeantes, politiques ou commerciales ne semblent avoir eu l’idée de se questionner sur la légitimité de cette journée de bamboche commerciale, en cette période de pandémie.

« Les courses de Noël retardées », peut-on lire en Une de certains journaux. Courses retardées, ou retard de réflexion du correspondant ?

« Amazon France et d’autres enseignes ont annoncé leur décision de reporter le Black Friday d’une semaine, par solidarité avec les petits commerces encore fermés. »  C’est un journaliste qui relaie cette infox ?! Depuis quand Amazon est-il solidaire ?!

« Un compromis assez intelligent et plutôt bien géré par Bercy […] ». Où se cache le rédacteur en chef pour laisser son journaliste écrire de telles inepties ?

« Le gouvernement ne peut rien faire, c’est une manifestation privée qui ne rentre pas dans le cadre des soldes » peut-on encore lire de ces petits soldats du journalisme

Oui, je suis en colère. Et fatigué de voir tous les lobbies à la manœuvre.
Depuis des années, nous réclamons une politique, des investissements et des esprits tournés vers la protection de notre environnement. Et de nous entendre dire que c’est utopique, que ça ne fonctionne pas comme cela, que ce n’est pas possible, que le gouvernement ne peut rien faire.
Or, pour ceux qui en doutaient encore, nous le constatons depuis 8 mois, tout est VRAIMENT possible pour l’éradication du COVID : mobiliser un pays (le monde), tourner les pensées et mettre une économie (serait-elle mondiale) au service de ce seul objectif.

Alors, oui, sur simple décision, avec en plus les pleins pouvoirs actuels, il était possible pour le gouvernement de dire : « pas de Black Friday cette année »

Le 4 décembre : Non à la bamboche du commerce !

Il y a quelques jours, nous devisions sur nos devoirs de citoyens à nous retrouver en décembre, sur les difficultés pour l’un d’aller voir son papa malade, de l’autre qui s’est vu interdire, parce qu’atteint de la COVID, l’accompagnement à la mort de sa maman en phase terminale de cancer, et de tous ces autres interpellés et réprimandés comme des inconscients par ce qu’ils se baladaient en forêt ou sans attestation. 
C’est vrai quoi, inconscients que nous sommes : stop à la bamboche !
Interdisons à ces jeunes de se retrouver, d’avoir du lien social. Les superlatifs ont été usés jusqu’à la corde pour nous sensibiliser à protéger nos anciens, et prendre soin du milieu hospitalier. 
En occultant les choix politique successifs depuis 1982 : Hôpital public : l’optimisation à mort.

Nous avons transmis à nos enfants, par la morale, le port du masque obligatoire, les fameux gestes barrières, qu’ils sont potentiellement un danger pour les autres, et que les autres sont des dangers pour eux.
Nous doutons, nous nous questionnons depuis 8 mois entre ce que l’on détruit de notre humanité et la nécessaire protection de l’autre, dans nos devoirs pour vivre ensemble

Nous sommes pour une réouverture des commerces, des librairies, nous avons besoin de travailler, de commercer, de faire vivre nos familles. De retrouver des perspectives.  Mais pas comme cela. Pas par cette débauche. Le symbole consumériste de cette journée n’a rien à voir avec le commerce, ni avec la solidarité aux petits commerçants. 

Lorsque Black Friday = Black Cluster

Lorsque mes deux enfants jouent ensemble (7 et 9 ans), je leur dis régulièrement : vous ne pouvez pas changer les règles du jeu comme cela, comme ça vous arrange, au détriment de l’autre. 
Pour les responsabiliser, j’essaie autant que possible d’être cohérent, si ce n’est pas dans les actes, tout au moins dans les paroles. 

Irritable sentiment d’avoir suivi les règles inutilement. Règles aujourd’hui transformées sans aucune cohérence. Impression d’efforts vains, dégoût. Solidaire des petits commerces ! Depuis quand le Black Friday apporte-t-il un plus aux petits commerces ? Eviter les clusters ?! Comment le Black Friday va-t-il réussir ce miracle d’une ruée sans contamination ? Si le risque valait ces mesures, qui, aujourd’hui, est inconscient ? 

Le 13 novembre, il y a à peine 10 jours, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, lançait « Il n’y aura plus de week-end de mansuétude » face à ces terribles croyants irresponsables. Dans le même temps, à Angers, un commerçant était pénalisé parce que son stand « click and collect » ne respectait pas précisément toutes les consignes. 

Mais rassurons-nous, le Black Friday va sauver nos commerçants, et la COVID-19 fera une pause ce WE là. 

C’est insupportable ! 

Le Green Friday contre le Black Friday !

De ce nouveau signe fort de victoire des grands lobbies, sur l’économie, la politique, la santé, de victoire sur nos vies, nous la refusons toujours avec la même force en sachant qu’un autre monde est possible.

Ce vendredi 4 décembre 2020, nous ferons le Green Friday. Le site sera fermé !

Non, il ne sera pas fermé, mais on ne vendra rien…
Uniquement les  coloriages, contes, et autres ressources gratuites resteront disponibles. 

C’est une goutte d’eau dans l’océan. Mais l’eau potable disponible ne représente que 0,4% des 3% d’eau douce de la totalité de l’eau, est c’est bien celle là qui nous est nécessaire pour vivre. 

Dominique Demaegdt

Editions pour penser à l’endroit – www.pourpenser.fr
Le pouvoir des écrans

Le pouvoir des écrans

Les écrans… Un sujet si vaste que je ne sais comment l’aborder. Leur influence sur les personnes diffère en fonction de l’âge, du type d’écran et du contenu. 

L’influence des écrans est réelle, et ce sont là des outils de transmission puissants que nous avons entre les mains. A nous de faire la part des choses et de choisir leur utilisation. 

Il existe encore quelques controverses qui nient cette influence. Notamment à propos des jeux et images violentes.  Ces polémiques me font penser à celles des années 60 sur le rapport entre le tabac et le cancer. Le « doute » n’existait que dans l’esprit des fabricants de tabac…

Il existe de nombreux articles pour nous alerter sur les dangers des écrans, et des balises simples comme la règle des 3-6-9-12, la sensibilisation de l’enfant sur le fonctionnement de notre cerveau peuvent nous aider à comprendre et à accompagner notre enfant sur ce sujet. 

C’est donc à chaque famille, pour chaque enfant, de trouver des accords pour une relation saine aux écrans. 

Mais si nous sommes aujourd’hui sensibilisés sur les potentiels des écrans, sommes-nous conscients de l’utilisation que nous en faisons, nous, adultes, comme instrument de pouvoir sur nos enfants ? 

Lorsque j’échange avec les parents sur le sujet des écrans,  c’est souvent pour parler des problématiques. Rarement pour parler des bienfaits, ce qu’apporte l’écran, ce qu’il permet et ce qu’il nécessite comme investissement de notre part. Et encore moins, du pouvoir que les écrans nous donnent à nous, adultes.

Vidéo sur la chaîne de Catherine Dumonteil Kremer

Les écrans, notre pouvoir !

Utilisé comme bâton ou comme carotte, l’écran nous donne un grand pouvoir de direction, de manipulation sur nos enfants. Pouvoir que nous avons du mal à lâcher le moment venu. 

Pourtant, bien souvent, nous connaissons mal les possibilités des écrans. Le voyant comme source de distraction, nous passons à côté de ses sources de concentration, d’instruction, de développement, d’autonomie, de partage et de liberté. Les possibles sont tellement vastes qu’il faudrait leur dédier un billet entier de blog. 

De cette méconnaissance des formidables outils qu’ils peuvent être, du pouvoir de direction qu’ils nous procurent, et de nos peurs de leurs inconvénients, nous créons des règles autour des écrans. 

Et ce sont ces règles qui font naître entre nos mains un nouvel instrument de pouvoir. Un pouvoir qui peut être arbitraire : le pouvoir de nous désengager de nos propres responsabilités comme le montre la vidéo ci-dessus. 

Le pouvoir de restriction de l’écran de manière arbitraire (le bâton). En fonction de notre humeur, de notre ressenti, en fonction aussi du comportement de l’enfant : « tu n’as pas été gentil, tu ne jouera pas à la console ». 

Nous disposons également d’un pouvoir de récompense (la carotte, le bonbon, la tétine), pouvoir fondé sur la méritocratie : « finis tes devoirs et tu pourras jouer à la console ». 

Lorsque l’enfant grandit, nous disposons toujours de cette emprise sur lui.
Adolescent, l’enfant s’émancipe. Pourtant, la gestion du smartphone nous laisse une forte ascendance sur lui. Un moyen de conserver notre contrôle parental, de maintenir notre petite puissance, notre piédestal.  L’enfant doit encore nous demander la permission, et nous lui autorisons en recevant au passage un merci, qui flatte notre ego. 

Pourtant, je pense que le smartphone, c’est comme un rite de passage pour l’adolescent : signe extérieur d’émancipation, de liberté et d’autonomie.
Je me souviens à 11 ans de mon premier rendez-vous avec la liberté : mon 1er vélo pour pouvoir aller au collège.  Ai-je commis des erreurs avec ce nouvel outil ? Oui bien sûr : aller au café sans autorisation, m’accrocher derrière un camion pour monter une côte ou tenir le bras d’un ami plus âgé en mobylette. Combien de courses de vitesse, de sens interdits, de slaloms dans les rues piétonnes… 
Il ne s’agissait pas là d’un problème de vélo, ou de smartphone, ce sont juste des outils, des instruments.  Il s’agit d’instruction, d’éducation, de formation à la liberté. Les interdictions n’y faisaient rien tant que je n’avais pas la compréhension. Me priver de vélo ne faisait que repousser le moment de mes péripéties.  Je devais intégrer la liberté, le libre choix, devenir sensible à ce que j’étais et ce qu’étaient les autres… En un mot, grandir.

Alors, dans le même temps où j’observe les dangers des écrans pour mes enfants, je réfléchis sur les possibles et les opportunités qu’ils m’apportent, et je porte un regard critique sur moi-même.

Une introspection nécessaire pour regarder cette règle que je pose. Est-elle là pour me désengager, être tranquille, est-ce un bâton, une sucette (1). Est-elle nécessaire pour mon enfant ou pour moi ? Flatte-t-elle mon ego, me met-elle en position de supériorité ? 
Si cette règle est pour parer un risque, comment j’en parle avec mon enfant ?

Soyons vigilants sur ce pouvoir que nous avons. Sachons, lorsque nous posons une règle, l’identifier car, à chaque fois que nous posons une règle, nous restreignons une liberté. Sachons les faire de qualité, prenons ce temps, car échanger, discuter, revenir sur une règle prend du temps, beaucoup de temps. 

Une règle saine aux écrans est celle qui ne détériore pas la relation parents/enfants, et la laisse équilibrée. 

Dominique Demaegdt

(1) Il m’arrive d’utiliser, même de prévoir, l’utilisation des écrans pour un moment de tranquillité. Par exemple, pour un voyage en voiture. Et je sais qu’à la sortie du trajet, mes enfants auront besoin d’un temps avec moi. 
S’il m’arrive d’avoir besoin de facilité, d’être fatigué, et d’aller vers les possibles du bâton ou de la carotte, je sais aussi que, bien souvent, cela m’empêche de transmettre ce que j’ai vraiment envie de transmettre. Alors, ensuite, j’y reviens. 

Autre article :

Un enfant souffre lorsque ses parents sont constamment sur leur téléphone portable

Quelques livres chez Pourpenser Editions :

6 accords pour vivre en harmonie

Comment vivre au mieux avec les autres, sans blesser et sans se blesser ?

Aline de Pétigny – 5,50 €

Voir le livre

Vivre libre

La liberté. L’enfant et la fée échangent et questionne le thème à travers le

lâcher-prise, l’intuition, le bien être, l’équilibre, le rire, l’énergie…

Aline de Pétigny – 5,50 €

Voir le livre

Friandises Philosophiques – BD
Petites réflexions à déguster et partager comme de petites friandises. De la première à la dernière page, ou au hasard… Mais le hasard existe-t-il vraiment ?
Art-mella – 15,90 €
Editions pour penser à l’endroit – www.pourpenser.fr
Thème : Overlay par Kaira. Hébergement Yunohost
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