Ce fut l’occasion de parler des collectifs régionaux, de la diffusion, de la relation avec les auteurs et autrices, de politique régionale du livre, de la relations avec les libraires, d’écologie et bien d’autres choses, dont la toute récente fédération des éditions indépendantes (voir les articles dans Livres Hebdo et Actualitté). Des sujets sur lesquels Pourpenser s’implique depuis sa création en 2002.
Lors de telles discussions, je me rends compte à quel point nous pouvons partager des préoccupations communes tout en ayant des méthodes et des choix éditoriaux très différents. Cette diversité est riche : il nous faut la cultiver. La monoculture est dangereuse, vive la bibliodiversité !
Retrouvez l’ensemble des rencontres professionnelles du Livre en pari sur le site des éditeurs des Hauts de France
Ce lundi matin, lors de notre visio hebdomadaire (enfin… ça dépend des lundis 🙂 ) nous évoquions dans le cadre d’un partenariat en cours avec La Cabane Bleue le besoin, ou pas, de communiquer plus visiblement sur nos méthodes de fabrication.
Deux points de vues se croisaient :
Oui, c’est important car aujourd’hui c’est devenu un vrai facteur de choix pour les lecteurs.
Communiquons avant tout sur les sujets, sur le contenu de nos livres. Nos méthodes sont les mêmes depuis notre création en 2002 et nous les expliquons clairement sur le site.
Et puis en début d’après midi, en allant sur le site de Livres Hebdo, je découvre la publicité de Casterman pour une collection « de beaux albums pensés avec tous les acteurs de la chaine du livre pour réduite notre empreinte écologique« .
Dans cette vidéo plutôt bien faite, la maison d’édition explique qu’elle utilise des papiers certifiés, de la colle d’origine naturelle, de l’encre végétale, que le format est optimisé pour éviter la gâche papier, que le tirage est calculé au plus juste pour éviter la surproduction, que l’imprimeur est certifié, que son distributeur s’engage à trier ses déchets et à privilégier le recyclage, qu’elle imprime en Belgique et qu’il y a seulement 370 km entre l’imprimeur et le lieu de distribution.
Des choses qui nous semblent tellement évidentes chez Pourpenser que je n’ai pas résisté à l’envoi d’un petit tweet :
Chez Pourpenser, depuis le départ nous imprimons localement et si nous avons choisi Pollen comme distributeur c’est en grande partie car les entrepôts étaient à proximité de notre imprimeur. Ici, sur le triangle BDM (notre imprimeur) Pollen (notre distribueur) et Qualea (notre principal point de stockage) le plus grand côté fait moins de 60 km.
En 2010, nous avons commencé à échanger avec d’autres éditeurs sur les questions de fabrication et d’empreinte écologique et avons participé avec La Plage, Rossolis, Rue de L’échiquier, La Salamandre, Plume de Carotte, les éditions de Terran et Yves Michel à la création du Collectif des éditeurs écolo-compatibles. Depuis, en 2019 une libraire, Anaïs Massola et un auteur, Marin Schaffner ont créé l’association pour l’écologie du livre dont les réflexions et propositions vont bien au-delà des questions de fabrication. Une association que nous avons rejoint en 2020.
Lorsque je lis que ces beaux albums ont été « pensés avec tous les acteurs de la chaine du livre« , je m’attends à voir dans la vidéo le lien avec les auteurs, qui sont tout de même des acteurs essentiels à la création d’un livre. Et non… pas un mot à leur sujet.
L’expression « chaine du livre » est en elle-même très parlante. Elle nous renvoie à l’usine, à la chaine de production, à une industrie. Ici, nous préférons parler d’écosystème du livre : une manière efficace de nous rappeler que derrière chaque livre il y a du vivant. Par ailleurs, dans un écosystème, la notion de flux, d’échanges, d’interactions est de suite questionnée. Dans une chaine, nous passons simplement au maillon suivant.
Bref… pour revenir aux auteurs, chez Pourpenser la part auteur est au minimum de 10 %. Par ailleurs, la base de calcul n’est pas la quantité vendue, mais la quantité imprimée (et lorsque l’on sait qu’en moyenne 25 à 30 % des livres imprimés sont détruits, ça vous donne une idée du manque à gagner pour les auteurs).
Si vous êtes libraire, que vous lisez ce billet et que vous cherchez des livres dont l’empreinte environnementale est régulièrement questionnée, je vous invite à regarder la belle sélection réalisée par Charles et Marion de Livre&Co – le comptoir des lectures durables.
Et puis, si vous cherchez des livres pour aborder avec les plus jeunes des sujets tels que la confiance en soi, l’attention aux autres, la coopération, l’intuition, notre relation au monde qui nous entoure… et bien, je vous invite à feuilleter notre catalogue de plus de 120 titres : des livres imprimés en Vendée chez BDM, sur des papiers labellisés ou recyclés, des encres sur base végétales et distribués par Pollen ! 🙂
En tant que maison d’édition, l’une de nos missions vis-à-vis des auteurs et autrices est de faire notre maximum pour faire découvrir leurs créations.
Dans le cadre de cette mission, une série de questions revient régulièrement dans l’équipe de Pourpenser :
Pourquoi les livres que nous proposons ne sont-ils pas plus présents dans les écoles et les librairies ?
Pourquoi même des personnes, proches de nous, perçoivent notre catalogue comme « mignon et pour les enfants » et ne semblent pas voir la diversité et la richesse du catalogue (avec des livres et des jeux qui s’adressent aux enfants de tout âge) ?
Pourquoi réussissons-nous à faire parler de la maison sur ses valeurs, ses engagements, mais très rarement sur son catalogue de plus d’une centaine de titres ?
Nous avons bien quelques idées, mais nous serions intéressés par votre point de vue sur ces questions.
Nous constatons par exemple qu’aujourd’hui encore, la littérature jeunesse est perçue par beaucoup comme une littérature de seconde zone, une littérature facile et qui nécessite plus de technique que de talent. Il y a bien entendu des livres pour enfants qui sont des produits imaginés et calibrés pour correspondre à un marché identifié. Il y a aussi des auteurs et autrices sensibles qui s’adressent aux personnes à part entière que sont les enfants. Comment réussir à casser ce schéma ?
Un sentiment que nous pouvons également avoir tient à la difficulté de communiquer de façon simple sur un projet qui s’est enrichi et densifié au fil du temps… Et puis, nous sommes des gourmands : bien souvent, un projet n’attend pas l’autre et à peine avons-nous communiqué sur un sujet qu’un autre lui succède. Comment rendre simple et visible une expérience de 19 ans de projets ?
D’emblée, leur projet de réunir des maisons d’éditions pour créer une librairie proposant des ouvrages cohérents sur le fond et la forme autour des questions écologiques et de société nous a parlé.
Nous avions tenté l’expérience en 2012 avec 7 autres maisons d’édition membres du Collectif des éditeurs écolo-compatibles et avions l’idée une coopérative de diffusion mais l’énergie nécessaire pour lancer un tel projet nous a manqué. Imaginez donc notre joie de voir d’autres personnes porter ce projet qui nous tenait à cœur !
Pendant plusieurs mois de cette curieuse année 2020 nous avons reçus des nouvelles de Marion et Charles, puis des tableaux à remplir, un site à visiter… et enfin, début décembre l’ouverture du site :
Ce site n’est qu’un début. L’objectif de Marion et Charles est également de mettre en avant dès que possible ces ouvrages sur les salons et de montrer qu’il est possible d’éditer des livres riches en contenu, imprimés en France, réalisés de façon aussi responsable que possible, d’être clair sur la rémunération des auteur·e·s et de ne pas cautionner la surproduction et la destruction banalisée des invendus.
Le projet est tout neuf. Nous ne pouvons que vous inviter à visiter le site de Livr&co et à le garder dans vos signets pour vos prochains achats de livres.
Pour notre part, nous réjouissons à l’avance de la toute prochaine assemblée générale et avons hâte de voir comment ce projet collectif va grandir !
Pourquoi nous pensons que cela fonctionne pour nous ?
Nous avons depuis notre création une ligne éditoriale très claire et des formats facilement identifiables.
Nous aimons créer du lien avec nos lecteurs, que ce soit à travers les salons ou en ligne avec les médias sociaux.
Nous n’avons jamais hésité à présenter nos livres dans des lieux où ils sont attendus en terme de contenu, quitte à sortir nos livres de “la chaîne du livre”.
Nous investissons du temps et de l’argent dans notre site internet ( -> notre site nous coûte 35% des ventes réalisées sur celui-ci).
Nous expliquons à nos clients-lecteurs les raisons de nos choix et les incitons à acheter soit en direct (site / salons), soit en local (librairies / boutiques bio) : nos lecteurs sont nos meilleurs commerciaux !
Nous proposons à nos clients-lecteurs les plus fidèles des offres telles que des abonnemen0ts et des souscriptions (voir notre concept d’AMEL).
Ce que nous pouvons encore améliorer :
Le lien avec les libraires (c’est vrai qu’aujourd’hui, ce sont principalement nos lecteurs qui ont ce lien, pas nous), et travailler à des offres commerciales plus intéressantes pour eux, sans être pénalisantes pour nous.
Le lien entre nos auteurs et les libraires (très peu de signatures en librairie ou sur des salons d’auteurs).
Ouvrir notre réflexion et travailler avec d’autres éditeurs et des libraires à redéfinir le lien éditeurs-libraires. Notre souhait : que les associations d’éditeurs et de libraires récemment créées en Pays de la Loire puissent nous servir de relais, en lien avec le tout nouveau Pôle de Coopération des acteurs du livre et de la lecture.
Nous sommes réalistes : les libraires ont besoin de vendre pour survivre, mais des livres peu connus se vendent peu… Ils ont donc tout intérêt à mettre en avant les livres qui sont le plus connus, ou tout au moins, qui font le plus parler d’eux.
En vendant nos livres hors des librairies, en cultivant le lien avec nos lecteurs, nous développons petit à petit la notoriété de nos auteurs et de la maison. Si, dans le même temps, des libraires mettent de temps en temps quelques titres en avant, et si nous incitons nos lecteurs à visiter les librairies, nous pensons développer un cercle vertueux qui peut, à terme, être profitable à tous.
Si ces quelques retours/idées/observations permettent d’avancer dans un questionnement et une relation plus sereine entre acteurs du livre, nous en serons heureux.
N’hésitez pas à commenter ou à nous envoyer vos remarques par courriel.
Editions pour penser à l’endroit – www.pourpenser.fr
Immédiatement, nous avons vu une partie de nos lecteurs se mobiliser, relayer et passer des commandes.
En 4 jours, nous avons vendu sur le site plus de livres que sur l’ensemble du mois de juin l’année dernière. Il est même possible que certain-e-s d’entre vous attendent leur commandes car nous avons pris un peu de retard dans le traitement (il existe de bons problèmes 😉 ).
Aujourd’hui, nous avons restauré notre trésorerie à un peu plus de 25%.
C’est bien et encourageant, mais il nous reste encore du chemin à parcourir et si nous vous sollicitons à nouveau c’est pour continuer à parler de nos livres autour de vous.
Vous trouverez à ce lien un document PDF que vous pouvez imprimer et transmettre aux libraires que vous connaissez, aux magasins bio qui ont un rayon livres, et également à toute personne qui travaille en liaison avec des enfants (enseignant-e-s, bibliothécaires, thérapeutes…)
Ensuite, idéalement, vous pouvez aller sur ce document* et indiquer les librairies et magasins auxquels vous aurez remis le document. Nous prendrons ensuite le temps de les recontacter.
Voici 2 nouvelles adresses où vous pouvez retrouver nos livres :
Association Petites Ailes 26 rue des halles 44430 Le Loroux-bottereau tél : 09 51 75 49 58 L’association Petites Ailes s’intéresse surtout à ce qu’on appelle habituellement le maternage proximal (portage, peau-à-peau, massage), à l’éducation respectueuse (atelier des parents, éducation non violente) et à un maternage respectueux de l’environnement.
Librairie Thuard 24 rue de l’étoile 72000 Le Mans Tél : 02 43 82 22 22 Créée en 1987 la librairie Thuard est, dans la région mancelle, l’espace offrant la plus grande diversité de livres immédiatement disponibles en magasin. La librairie Thuard se veut être un lieu de rencontre agréable entre lecteurs, auteurs et futurs lecteurs. Toujours à l’écoute de l’actualité culturelle nationale et locale, la librairie invite régulièrement à des rencontres, conférences et dédicaces.
Pour la petite histoire, la librairie Thuard vendait déjà nos livres, mais uniquement suite aux commandes de ses clients. C’est à l’occasion d’une rencontre éditeurs/libraires/bibliothécaires organisée par le Centre de ressources du livre au Mans que le contact s’est réellement établi avec Anne-Sophie Thuard. Contact d’autant plus naturel que nous partageons avec Anne-Sophie un goût prononcé pour le thé et l’écologie.
Editions pour penser à l’endroit – www.pourpenser.fr