Catégorie : Choix – Reflexions – Apropos de Pourpenser

Un nouveau contrat pour les auteurs de la maison !

Un nouveau contrat pour les auteurs de la maison !

Suite aux nouvelles dispositions légales entrées en vigueur le 1er décembre 2014, les éditeurs sont amenés à revoir leur contrat afin de tenir compte de leurs nouvelles obligations (notamment en terme d’information des auteurs et de publication au format numérique).

Une des caractéristiques de notre maison est d’avoir une auteure à l’origine du projet. Nous tenons donc avec Aline à proposer aux auteurs de la maison des contrats aussi justes que possible, tout en tenant compte de nos contraintes d’éditeurs.

Il y a quelques semaines, Mobilis, le Pôle de coopération des acteurs du livre et de la lecture en Pays de la Loire, a mis à disposition des éditeurs un kit de ressource plutôt bien réalisé.

Partant des modèles proposés par le SNE (Syndicat National de l’Edition) et la SGDL (Société des Gens De Lettres), nous avons concocté un contrat maison agrémenté de nos particularités.
Ce contrat maison s’inspire plus du contrat SGDL que de celui proposé par le SNE.

Alors, ce contrat « Pourpenser » qu’a-t-il de particulier ?

Durée de la cession des droits.
Le contrat du SNE – comme beaucoup de contrats d’éditeurs – demande que la cession des droits soit consentie pour la durée de la propriété littéraire et artistique d’après les lois françaises et étrangères et les conventions internationales, actuelles et futures, y compris les éventuelles prorogations qui pourraient être apportées à cette durée (en clair : jusqu’à la mort de l’auteur et 70 ans après sa mort).
Céder des droits « à vie » revient pour un auteur à confier à un tiers la gestion de son patrimoine sans réelle mesure de rétractation ou de discussion.
Disposer d’un catalogue de droits quasi inaliénable, permet à une maison d’édition de se constituer un patrimoine, de valoriser son catalogue mais également d’imaginer des projets à très long terme.
Par ailleurs, repérer un titre, prendre des risques financiers pour l’imprimer, le mettre en avant, le maintenir au catalogue, même dans les moments difficiles, est un vrai travail.
L’éditeur qui cherche une cohérence dans son catalogue, qui reste à l’écoute des pépites qui seront financées par les titres dont les ventes explosent, a besoin de visibilité et de stabilité.
Chez Pourpenser, nous estimons qu’une durée de 15 ans est suffisante pour nous permettre de développer une vraie dynamique autour d’un titre. Ensuite, libre à l’auteur de reprendre ses droits et de nous quitter s’il le souhaite.
La seule chose que nous demandons – c’est écrit dans le contrat – c’est de discuter de la résiliation du contrat autour d’un bon repas composé de produits frais, locaux et de saisons.

Une reddition des comptes simplifiée.
Chez Pourpenser, c’est une marque de fabrique : depuis notre création, nous nous sommes toujours engagés à payer les droits d’auteurs sur les quantités imprimées et non sur les quantités vendues.
Du coup, la reddition des comptes pour la version imprimée est très simple : il n’y en a pas.
Les auteurs sont payés suite au premier tirage, puis, dans les six mois suivant un retirage.

Un engagement environnemental.
Membres fondateurs du collectif des éditeurs ecolo-compatibles, nous respectons la charte et nous nous engageons à imprimer sur papier recyclé ou labellisé de préférence dans un rayon de 100 km de ses lieux de stockage, et dans tous les cas dans l’Union Européenne.

Pas de destruction en cas de mévente.
Nous nous refusons à détruire (mettre au pilon) les ouvrages imprimés.
En cas de mévente, nous nous réservons le droit, après en avoir prévenu l’auteur, de donner les ouvrages à une association.
L’auteur pourra s’il le souhaite nous racheter le stock à tout petit prix pour le revendre lui-même, en direct sur son site ou les salons.

Nous comprenons que des auteurs puissent ne pas vouloir de version numérique.
Notre contrat n’implique pas automatiquement une version numérique. Celle-ci ne verra le jour que si l’auteur la demande expressément.

Réexamen des conditions économiques pour la version numérique.
Nous proposons un réexamen tous les 2 ans (les modèles que nous avons lus proposent des réexamens après 4 ou 6 ans).

Et plus encore…
Pas de droit de préférence : les auteurs sont libres d’éditer avec qui ils veulent.
Clause d’audit : si l’auteur souhaite vérifier les factures de nos imprimeurs et venir compter les livres en stock, il peut le faire.

Ce nouveau contrat est maintenant en application et les premières signature sont prévues tout prochainement.
Nous allons par ailleurs, dans les semaines à venir, proposer aux auteurs déjà en contrat avec nous de signer ce nouveau contrat s’ils le souhaitent.

Ce que nous proposons là, n’est pas une forme de dumping visant à attirer tous les auteurs dans notre maison 😉
Soyons honnêtes, nous ne cherchons pas à éditer plus d’une dizaine de projets par an.
Notre souhait en publiant ce billet est de permettre à des auteurs qui ne le sauraient pas déjà qu’un contrat ça se lit, ça se discute.
Pour être en mesure de discuter, il est préférable de bien comprendre les différentes étapes de la vie et de la commercialisation d’un livre. Comme bon nombre d’acteurs du secteur économique et culturel, le livre vit une mutation. Il existe de multiples façons d’apporter du rêve, de la connaissance ou de la réflexion à travers les mots. Nous essayons simplement de proposer une voie qui nous semble juste à nos yeux.

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Quitter Amazon… et après ?

Quitter Amazon… et après ?

Un an après, il nous semble intéressant de partager notre expérience, tant auprès de nos confrères éditeurs qu’auprès des libraires.

Plus que jamais, nous sommes convaincus de la complémentarité entre circuit court (vente directe) et économie locale (commerce de proximité).

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Rapide retour sur notre expérience

Pourquoi nous pensons que cela fonctionne pour nous ?
  • Nous avons depuis notre création une ligne éditoriale très claire et des formats facilement identifiables.
  • Nous aimons créer du lien avec nos lecteurs, que ce soit à travers les salons ou en ligne avec les médias sociaux.
  • Nous n’avons jamais hésité à présenter nos livres dans des lieux où ils sont attendus en terme de contenu, quitte à sortir nos livres de “la chaîne du livre”.
  • Nous investissons du temps et de l’argent dans notre site internet ( -> notre site nous coûte 35% des ventes réalisées sur celui-ci).
  • Nous expliquons à nos clients-lecteurs les raisons de nos choix et les incitons à acheter soit en direct (site / salons), soit en local (librairies / boutiques bio) : nos lecteurs sont nos meilleurs commerciaux !
  • Nous proposons à nos clients-lecteurs les plus fidèles des offres telles que des abonnemen0ts et des souscriptions (voir notre concept d’AMEL).

Ce que nous pouvons encore améliorer :
  • Le lien avec les libraires (c’est vrai qu’aujourd’hui, ce sont principalement nos lecteurs qui ont ce lien, pas nous), et travailler à des offres commerciales plus intéressantes pour eux, sans être pénalisantes pour nous.
  • Le lien entre nos auteurs et les libraires (très peu de signatures en librairie ou sur des salons d’auteurs).
  • Ouvrir notre réflexion et travailler avec d’autres éditeurs et des libraires à redéfinir le lien éditeurs-libraires. Notre souhait : que les associations d’éditeurs et de libraires récemment créées en Pays de la Loire puissent nous servir de relais, en lien avec le tout nouveau Pôle de Coopération des acteurs du livre et de la lecture.
Nous sommes réalistes : les libraires ont besoin de vendre pour survivre, mais des livres peu connus se vendent peu… Ils ont donc tout intérêt à mettre en avant les livres qui sont le plus connus, ou tout au moins, qui font le plus parler d’eux.

En vendant nos livres hors des librairies, en cultivant le lien avec nos lecteurs, nous développons petit à petit la notoriété de nos auteurs et de la maison. Si, dans le même temps, des libraires mettent de temps en temps quelques titres en avant, et si nous incitons nos lecteurs à visiter les librairies, nous pensons développer un cercle vertueux qui peut, à terme, être profitable à tous.

Si ces quelques retours/idées/observations permettent d’avancer dans un questionnement et une relation plus sereine entre acteurs du livre, nous en serons heureux.

N’hésitez pas à commenter ou à nous envoyer vos remarques par courriel.



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Pourquoi nous avons quitté Amazon

Pourquoi nous avons quitté Amazon

Crédit photo : Gwaar, photographe japonais (gwaar/Flickr/CC).

Il y a quelques années, lorsque nous assurions nous-mêmes la diffusion et distribution de nos livres, Amazon nous avait approchés avec son programme « avantages ». Un programme où le site de vente en ligne reverse royalement aux petits éditeurs 50% du prix du livre deux mois après avoir encaissé les 100% de la part des clients internautes.

Face à de telles conditions, nous avions préféré décliner l’offre (avec quel argent croyez-vous qu’Amazon “offre” les frais de port à ses clients ?).

Fin 2011, lorsque nous avons confié la distribution en librairie à Pollen, nous avons accepté que nos livres soient mis en avant sur ce site, il nous semblait important que nos livres soient aussi disponibles que possible.

Un jour, en regardant les rapports de vente, nous constatons que la remise de certains livres dépasse largement les 40% (alors que nous accordons plutôt autour de 30% aux libraires).
Du coup, fin juin, nous demandons à notre distributeur de retirer nos livres d’Amazon.

Cela aura pris quelques mois, mais depuis le début 2013 c’est fait. Les quelques livres de Pourpenser que vous pouvez encore trouver sur Amazon proviennent de revendeurs indépendants qui passent par Amazon.

Il y a quelques semaines, nous avons fait le point : en 2012, sur les ventes en librairies, Amazon a représenté à lui seul plus de 22% de nos ventes ! Nous ne pensions pas qu’Amazon était à ce point en position dominante.

Nous faisons le pari que ces 22% retourneront en partie sur le réseau des librairies indépendantes, et sur notre propre site. C’est pour nous une manière de nous sentir plus en cohérence avec nos choix d’indépendance et de soutien au commerce local.

Fin décembre un site anglais (Ethical Consumer) a lancé une campagne de boycott contre Amazon. Certes, les clients peuvent choisir de ne pas aller sur Amazon, mais c’est tout de même nous, éditeurs, qui décidons – ou pas – de mettre nos livres en vente sur tel site ou dans tel réseau de distribution.

Un des nombreux entrepôts d’Amazon – Voir le l’article à ce sujet sur flux et fixe

Je parlais il y a peu de cela avec un confrère éditeur qui me disait : « Je vous comprends, mais moi, je ne peux pas quitter Amazon. Si je fais ça, je coule la maison ».

Nous avons pu quitter le dealer car nous n’étions pas encore dépendants. La vente en librairie représente environ 15% de notre chiffre d’affaires. 22% de 15%, ça reste encore raisonnable. Mais pour de nombreux confrères, les ventes sur Amazon dépassent les 20% de leur CA total. Vous ne pouvez pas dire « adieu » à 20% de votre CA aussi facilement que ça…

Et s’il était là, le noeud du problème ?
N’y aurait-il pas des pistes à étudier pour permettre à des éditeurs qui le souhaitent de sortir de cette « Amazon-addiction » ?

Que serait Amazon sans le contenu fourni par les éditeurs ?
Contenu lui-même créé par les auteur-e-s.
Mais Amazon semble avoir déjà prévu la partie suivante : puisqu’aujourd’hui il s’adresse directement aux auteurs en leur proposant de publier directement en numérique – avec son format propriétaire.

Bref… Nous sommes bien contents d’avoir rapidement coupé les liens avec ce géant et de proposer aujourd’hui un programme adapté aux libraires qui souhaitent nous suivre de plus près.

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Pourquoi publier des livres sur le bonheur ?

Pourquoi publier des livres sur le bonheur ?

Quand nous étions petits, dans la chambre de nos parents il y avait un livre, un joli livre orné de roses… C’était “Le livre du bonheur”.

Peut-être est-ce pour ça qu’aujourd’hui nous éditons des livres sur ce vaste et pétillant sujet qu’est le bonheur…

En 2002, nous avons décidé, en toute conscience, de passer d’un projet d’auto-édition à une maison d’éditions. Nous avons également décidé d’éditer des livres sur le bonheur.
Des livres qui transmettent un point de vue positif sur la vie.

Pourquoi ce choix ?

Parce que nous croyons que la recherche du bonheur est le moteur du pire comme du meilleur et que cette quête est profondément ancrée en chacun de nous.
La recherche du bonheur est peut-être la recherche de la moindre souffrance.
Certains en ont fait la quête d’une vie, d’autres l’ont chanté, écrit, dansé, tous, petits et grands, chacun à notre façon nous y pensons et le rêvons.

Les marchands de bonheur…

L’un comme l’autre, nous en avons croisé des marchands de bonheur.

  • Il y a ceux que l’on voit venir de loin avec leur grands panneaux publicitaire, qui nous disent que le bonheur est simple comme un coup de fil, ou qu’il faut ouvrir une bouteille ou offrir un bouquet pour ressentir le bonheur.
  • Il y en a autres qui vous propose leur méthode miracle, sous forme de livre, de pilules ou d’exercices.
  • Et puis il y a celles et ceux qui vous proposent tout simplement de partager avec vous ce qui les rend heureux, ou, tout au moins, ce qui soulage leur souffrance.

C’est cette dernière famille qui nous inspire et dans laquelle nous souhaitons nous placer.

Le marchand de bonheur par Les Compagnons de la Chanson
(la chanson commence après 15 sec)

Les auteur-e-s qui nous confient leurs projets ont, pour la très grande majorité, vécu de façon directe l’histoire qu’ils/elles nous raconte.
En mettant leurs histoires à la portée des plus jeunes, c’est au coeur de chacun-e de nous qu’ils s’adressent.
Notre souhait est de réunir des histoires qui s’écoutent et se répondent, des histoires dont le fil conducteur s’appelle bonheur.

En parlant du bonheur nous désirons rappeler à chaque enfant qui nous lit, que le bonheur se construit chaque jour et qu’il peut-être tout simple… comme « bonjour »…  (petit clin d’oeil à celles et ceux qui connaissent bien “La princesse et la bergère”).

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Livre papier ou numérique ?

Livre papier ou numérique ?

Voici le point de vue argumenté de l’ADEME en ce qui concerne les aspects environnementaux :


(video reçu via twitter par @Katjato et publiée sur le site des humains associés)

Comme me le faisait remarquer Christine Jeanney lorsque j’ai re-twitté cette vidéo :

   @cjeanney: @adepetigny (mais bizarre, pourquoi mentionner 
   le confort de lecture dans ? ne vois pas le rapport
   avec la semoule)

on peut effectivement se demander ce que vient faire l’argument du confort de lecture dans une vidéo sur les aspects environnementaux.

Sans doute aurait-il été également intéressant de parler du cycle complet des produits : entre le recyclage d’un livre et celui d’une liseuse numérique, j’ose prétendre sans étude préalable que le livre sort grand gagnant.

Outre ces aspects purement environnementaux, je suis curieux d’avoir plus d’informations concernant les empreintes sociale et économique de l’un et l’autre des supports.

Actuellement, de nombreuses questions se posent par exemple sur le prix d’un livre numérique : faut-il le vendre autour de 4 euros comme la moyenne des applications Iphone ? autour d’une dizaine d’euros ? ou bien  25% de moins que sa version papier comme semblent le souhaiter les grands éditeurs français ?

D’autres débats se focalisent sur la distribution : doit-elle passer par les plateformes d’Apple ou d’Amazon ? faut-il créer d’autres plateformes ? quelle sera la place des libraires ?

Je ne m’étendrai pas sur les questions des droits d’auteurs, des risques de piratage et autres questions de formats qui alimentent les conversations.

Et puis questions subsidiaires en vrac : à quoi ça sert tout ça ? à lire plus ? à lire mieux ?
Quel est l’intérêt de transporter en permanence 200 livres avec soi ?
Qui sort gagnant de tout ça ?

Personnellement, j’ai beaucoup de mal à voir l’équation économique du livre numérique, surtout lorsqu’il s’agit de roman ou d’albums illustrés (la question est très différente pour les guides pratiques, les livres techniques ou les ouvrages d’actualité).
Je comprends l’intérêt de feuilleter un livre en ligne pour faire sa connaissance (une façon d’éviter des piles de 30 livres chez mon libraire qui devra en retourner la moitié en invendus).
Le numérique est pour moi une façon d’optimiser les flux physiques, pas de les remplacer.


Ajout le 25/06/2010 : le Département des études, de la prospective et des statistiques (le DEPS) du Ministère de la culture et de la communication vient de publier une étude signée François Benhamou et Olivia Guillon intitulée « Modèles économiques d’un marché naissant : le livre numérique« . Une étude téléchargeable directement sur le site du ministère.

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Albums jeunesse : qui gagne quoi… et pourquoi ?

Albums jeunesse : qui gagne quoi… et pourquoi ?

Régulièrement, il nous arrive, sur les salons ou par email, de répondre à des questions du type « combien gagne un auteur jeunesse ? » ou « est-ce que vous pouvez me faire un prix sur vos livres ? ».

Nous vivons dans des sociétés où il est quelquefois très compliqué de comprendre le prix des choses, et curieusement peu d’entreprises semblent prêtes à expliquer de façon claire la composition de leur prix de vente.

Cela fait plusieurs mois que nous avions envie d’aborder ce sujet avec vous. Nous savons qu’en ouvrant ce débat des questions vont surgir. Surtout, n’ayez pas peur de les poser, nous essaierons d’y répondre de la façon la plus claire et détaillée possible.

Ce qu’il faut savoir sur le marché du livre en France…

Certaines règles sont communes à toutes les maisons d’éditions :

  • soit de par la loi :
– le prix public d’un livre est fixé par l’éditeur. Que le livre soit vendu en direct par l’éditeur, par une grande surface ou un libraire, il n’est pas possible de vendre le livre à un autre prix.
– le maximum de remise accordée aux particuliers sur ce prix public est de 5%.
– le livre est soumis à une TVA réduite de 5,5%.
  • soit de par les habitudes de la profession :
– un libraire touche entre 20 et 40% du prix de vente d’un livre.
– un distributeur et un diffuseur (souvent une même structure) se partagent entre 15 et 35%.
– la part auteur varie entre 5 et 12%.

La part de l’impression est, quant à elle, très variable d’un éditeur à un autre, notamment en fonction du papier utilisé, de la quantité imprimée et du lieu d’impression.
Sur ce terrain-là, petits et grands éditeurs ne jouent absolument pas à armes égales.
Un même livre peut être fabriqué pour 15 cts ou 2 euros selon qu’il est imprimé à 50.000 exemplaires en Malaisie ou à 500 exemplaires en France.
Certes, l’investissement initial est différent, mais la marge également.

En ce qui nous concerne, nous imprimons au plus proche de nos lieux de stockage, avec des quantités qui varient entre 1500 et 5000 exemplaires par tirage.

Voici ce que donne la décomposition, poste par poste, pour un livre à 6 euros (le prix moyen de nos livres) sur 2009 et 2010 :

(cliquez sur l’image pour la voir en taille réelle)

Quelques précisions

Nous n’avons pas de distributeur exclusif et nous vendons en direct une partie de nos livres, soit à l’occasion de salons, soit sur notre site internet.
Il nous arrive donc d’encaisser la part librairie et la part distribution/diffusion en plus de notre part éditeur. Nous avons alors les frais inhérents à ces activités : location d’espace sur les salons, frais de commercialisation mais globalement, compte tenu de notre volume de ventes, cela revient sensiblement au même.
Nous payons les auteurs sur la quantité imprimée, et non sur la quantité vendue.
C’est une forme étendue de l’à-valoir.

Pourquoi publier ces informations ?

D’une part, parce que régulièrement des auteurs ou des lecteurs nous demandent comment fonctionne l’économie d’une petite maison d’édition.
D’autre part, parce qu’il nous semble important que le lecteur/consom’acteur comprenne où va l’argent qu’il met dans ses achats :

  • En achetant chez un libraire que vous aimez, vous l’aidez à continuer son activité, vous l’encouragez à rechercher pour vous des titres rares et vous maintenez le commerce de proximité.
  • En achetant en direct sur notre site, vous nous aidez à financer les prochains projets éditoriaux, vous nous donnez un ballon d’oxygène et contribuez ainsi à la bibliodiversité.

Les deux sont importants.

Ajout le 23/06/2010 : Lorsque j’écrivais en tête de ce billet qu’il est aujourd’hui très compliqué de comprendre le prix des choses, je pensais surtout aux biens et services qui entourent notre quotidien. Mais ce billet de Françoise Benhamou du 22 juin montre également à quel point le prix d’une entreprise peut varier d’un moment à l’autre, d’un point de vue ou d’un autre : « …il en résulte que le groupe Le Monde, hors Le Monde Interactif, a une valeur négative ! L’ensemble constitué par Le Monde, Le Monde diplomatique, La Vie, Telerama et une partie de l’imprimerie (détenue avec Le Parisien) vaudrait moins que zéro… » (voir le billet sur le blog de Françoise Benhamou)

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Mise à jour de la carte de nos meilleurs points de vente

Mise à jour de la carte de nos meilleurs points de vente

Et voilà ! cela faisait un petit moment que ça trainait, la chose est faite :
je viens de mettre totalement à jour la liste de nos points de ventes les plus dynamiques.

Plutôt content de la solution technique adoptée, j’invite les webmasters à la recherche d’une solution simple et dynamique de cartographie à tester celle proposée par France-Map.

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pourpenser : la définition

pourpenser : la définition

Avouons-le, lorsque nous avons déposé le nom de domaine en 2003, nous ne savions pas que le verbe « pourpenser » existait.

Mais lorsque quelques mois plus tard nous avons découvert sa signification nous avons été heureux de notre choix !

pourpenser

vt (pour-pan-sé)

Méditer longuement ; penser mûrement à un but donné. Le maréchal de Choiseul prit l’unique parti qui sauvait tous les inconvénients : il les avait de longue main pourpensés et s’y était préparé. [Saint-simon, Mémoires complets et authentiques du duc de Saint-Simon]

(source : littre.reverso.net)

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A propos du salon de Montreuil : lu dans Télérama

A propos du salon de Montreuil : lu dans Télérama

(extrait du Télérama N°3126 – 9 décembre 2009)

Sept ans que nous sommes présents sur ce salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil, sur le stand collectif des Pays de la Loire, dont la logistique était cette année assurée par la librairie de l’Atalante (merci à toute l’équipe présente !).

Ce cru 2009 ne nous a pas semblé plus vide ou plus tourné vers les grosses maisons que les six éditions précédentes que nous avons connues. Comme d’habitude, nous avons eu de belles rencontres. Comme d’habitude, nous avons croisé quelques râleurs. Comme d’habitude, nous avons eu très chaud !

Ce salon est basé sur un format très convenu :

  • les gros payent très cher, ont de gros stands et sont visibles,
  • les petits payant moins, ont de petits stands et ne sont pas visibles.

Ce n’est guère plus compliqué que cela.

De son côté, le public a le choix entre :

  • aller vers les gros stands bling-bling bien placés,
  • ou s’aventurer dans les allées et s’arrêter au gré de son intuition.

Sur les stands des gros éditeurs, il y a des vendeurs, le plus souvent des stagiaires contents le premier jour, et désabusés dès le 3e jour.

Sur les stands des petits éditeurs, vous pouvez croiser les éditeurs en personne (si, si, ça arrive !)

Avouons-le : sur la trentaine de salons auxquels nous participons dans l’année, celui de Montreuil n’est pas notre préféré. Pour être encore plus clairs : si la Région Pays-de-la-Loire ne nous aidait pas en finançant le stand régional, nous ne serions pas présents.

Ceci dit, c’est un rendez-vous que nous maintenons, notamment pour rencontrer des auteur(e)s et des illustrateurs/trices.

Et si l’on regarde bien, dans notre catalogue, plusieurs livres n’auraient sans doute pas vu le jour sans ce salon :

  • Juste une rencontre : Lise est arrivée avec son carton sous le bras, un tirage laser de son histoire… Et les dés étaient jetés, une seule rencontre a suffit.
  • Tom et Rico : Galou passait de stand en stand avec son projet de fin d’étude… Un an après, le livre était sur le stand.
  • Contes par-delà l’horizon : C’est sur Montreuil que nous avons rencontré Adrien (l’illustrateur), nous gardons toujours en mémoire son cheval sur le clocher.

Etonnant que ce salon n’organise pas un focus sur ces livres « nés du salon »…

Principal regret pour nous cette année : nous avons croisé moins d’illustrateurs et illustratrices que d’habitude. Un bruit de couloir circulait indiquant que l’organisation leur demandait de ne pas trop se rendre sur les stands pour présenter leur book. Dommage…


Pour répondre à Annabel, de Paris : 
Non, les petits éditeurs n’ont pas disparu, non le prix des stands n’a pas flambé. Mais peut-être assiste-t-on à une forme de ras-le-bol des petits qui se demandent « à quoi ça sert de venir si personne ne nous voit ».
De mémoire, le ticket d’entrée pour un petit éditeur est entre 600 et 1000 euros. Cette année, un rapide sondage auprès de nos confrères a confirmé que peu d’entre eux rentraient dans leurs frais.
Certes, à continuer ainsi, les petits vont se faire de plus en plus discrets, mais ne vous en faites pas : les petits sont bien présents sur les salons en région.

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