Aline de Pétigny, Une éditrice pleine d’optimisme.

 

Connaissez-vous Peps, le magazine de la parentalité positive ? 

https://pepsmagazine.com/

Une bonne dose de peps dans ce magazine qui vous aidera au quotidien à accompagner petits et grands avec bienveillance en vous donnant des pistes multiples.

Une magnifique idée mise en œuvre par Catherine Dumonteil Kremer.

PEPS est un magasine que nous apprécions pour ses chroniques, ses articles (très) approfondis, études scientifiques, BD, interviews, témoignages…. Bref une bonne dose de vitamine pour se recharger, s’inspirer avec des pistes de réflexion pour vivre une vie de famille  épanouissante, créative, riche et stimulante !

Dans ce numéro 29 – peps magazine, un long article d’Anne-Marie Bosems que nous retranscrivons ici. 

Portraits de femme qui changent le monde.

Aline de Pétigny,
Une éditrice pleine d’optimisme !

Aline de Pétigny écrit depuis plus de trente-cinq ans. Il y a vingt ans, après avoir écrit et illustré La princesse et la bergère et deux autres contes, elle a décidé de s’auto-éditer, pensant intuitivement qu’il ne serait pas pris chez des éditeurs. Deux ans après, avec son frère Albert, elle a créé la maison d’édition Pour penser.

 

Aline de Pétigny 2019

 
Je suis sortie de l’école à 16 ans et 30 secondes. Notre frère aîné avait un magazine, et je me suis occupée de la mise en page et de la saisie de texte pour ce magazine. Puis j’ai été maman assez tôt, avant 18 ans mon premier fils était né, le second est arrivé trois ans plus tard. À 21 ans j’avais donc deux fils, mes deux filles sont nées après. Je me suis alors dit que je voulais travailler chez moi et ne pas mettre mes enfants chez une nounou, je ne voulais pas de patron ni d’horaires. Je voulais aussi faire quelque chose que j’aime et gagner ma vie. Ce dernier point a été un petit peu long à venir, mais il est venu. J’étais prête à tout tant que ça correspondait à ces cinq points-là, ç’aurait donc pu être beaucoup de choses. Je suis partie sur différentes pistes et c’est l’écriture qui est restée, les autres se sont éteintes d’elles-mêmes, ce n’était pas les bons chemins.

Source

La maison d’édition est venue de mon souhait de ne pas être dépendante d’éditeurs pour m’exprimer à travers les livres. J’ai écrit des commandes pour d’autres éditeurs, mais mes propres textes, je ne voulais pas qu’on en bouge une virgule. J’ai eu l’expérience de mots qui ont été changés dans des textes sans qu’on me demande mon avis mais pour moi les nuances des mots sont importantes et certains ne peuvent pas être changés.

Après La princesse et la bergère, j’ai auto-édité Tout est possible (best-seller). Mais pour le troisième, La petite voix d’Honoré, je me suis dit que ce n’était pas possible, je ne pouvais pas continuer. J’étais auteur mais j’étais en train de vendre des livres et ce sont deux statuts qui ne sont pas compatibles. Avec un livre tous les trois ou quatre ans, ça aurait pu passer, mais pas un tous les trois ou quatre mois.

Lâcher-prise

Ma philosophie est basée sur le questionnement, et les remises en cause. Avoir assez confiance en soi pour ne pas prendre pour argent comptant tout ce qu’on nous dit. Par exemple, tout ce qui est technique de communication, ça ne me parle pas; alors oui, tout a été pensé, et peut-être bien pensé, mais si on ne modifie rien, c’est du prêt-à-penser. Et moi, j’ai besoin de remettre en question, quitte à revenir à ce qu’on m’avait proposé au départ parce que je suis arrivée à la même conclusion

après réflexion. Je n’aime pas l’obéissance, je préfère avoir un enfant désobéissant mais qui m’explique pourquoi il a désobéi. C’est vrai que l’obéissance est confortable pour celui qui ordonne, c’est pratique, mais un enfant ou un adulte qui obéit, est-ce que c’est un être pensant ?

Les enfants ont cette capacité à se questionner, qu’on peut malheureusement facilement étouffer en y mettant de la volonté.

Apprendre aux enfants à dire non, à remettre en cause, à réfléchir, certaines fois à savoir s’opposer à l’autorité, c’est un des plus grands services qu’on peut leur rendre.

Je comprends que remettre en question les acquis d’une société est difficile. Si je prends le sujet de l’école, on se contente de si peu pour un sujet si important ! On connaît des méthodes qui fonctionnent, il y a d’autres pays qui les utilisent. Mais on laisse en l’état. Je ne remets pas en cause les professeurs, mais la machine. Je trouve qu’il y a mieux à faire, que le sujet est important et vaste et riche, c’est tellement dommage !

Liberté

On fait notre part, comme le colibri, en accueillant des auteurs qui nous touchent, en se disant qu’ils peuvent aussi toucher les lecteurs, on ne peut pas déplaire à tout le monde… Il y a des choses sur lesquelles il est important de revenir, des choses simples, essentielles, comme prendre du temps. On ne laisse pas le temps aux enfants. À quel moment est-ce qu’on leur laisse du temps libre, et pas une heure par-ci par-là mais avec générosité ?

Il y a bien de petits changements, par exemple en 2000, quand je parlais de contes philosophiques pour les enfants, on me regardait avec une totale incompréhension. Contes philosophiques ça fonctionnait, contes pour enfants ça fonctionnait aussi mais pas les trois mots ensemble. 

J’avais des réflexions du style : « Vous croyez vraiment que les enfants peuvent comprendre ? » Aujourd’hui il y une vraie évolution, c’est un concept sur lequel tout le monde est d’accord depuis quelques années déjà, même si je sais qu’on a un lectorat particulier et qu’on n’atteint pas toute la population.

La société évolue, de là à dire qu’elle change… Je ne vois pas ce qu’il faudrait pour la changer sauf si tout s’écroule et qu’on peut reconstruire.

Ça fait cinquante ans que j’observe l’école, j’y ai été parent d’élève pendant trente-trois ans et c’est plus ou moins toujours la même chose.

On n’a pas eu de vrai projet au départ, on a fait quelque chose, on s’est dit que ça durerait le temps que ça durerait, et ça continue. Bien sûr, la maison d’édition a beaucoup de projets, on est à l’écoute de ce qui arrive, et si c’est le bon moment et la bonne chose, ça se fait assez facilement. Je suis pour la loi du moindre effort, quand les choses doivent se faire, elles se font facilement. Quand il faut mettre plein d’énergie dans quelque chose, pour moi, c’est que ce n’est pas le bon moment. C’est un fonctionnement qui me va. Je pense qu’une des économies d’énergie qu’on à à faire, c’est par rapport à soi-même – c’est-à-dire savoir s’écouter, Se ressourcer, à chacun de trouver quelles sont ses ressources pour reprendre de l’énergie. 

Intuition - carte paroles de fée

Je m’appuie beaucoup sur mon intuition. Un jour, quelqu’un m’a dit : « Mais il faut une grande sécurité intérieure pour écouter son intuition. » Il faut surtout avoir la confiance naïve d’un enfant, ne pas chercher à comprendre ou à analyser. On ne peut pas être raisonnable avec son intuition, l’intuition et la raison sont deux choses opposées. Si l’on se trompe, on se trompe, et ce n’est pas grave. Mais personnellement ça m’a toujours réussi dans beaucoup de domaines.

Vers 2010/2011, nous avons eu un moment de découragement lié à une usure au niveau financier. On ne peut pas tout faire, on ne peut pas porter tous les projets sur une année, donc on est obligé de reporter d’un an. Là, on commence à remplir notre planning pour 2022. C’est un peu frustrant, même si on a toujours réussi à sortir les titres qu’on voulait.

Oser

Ce qui me fait vibrer, c’est le lien à moi-même, le lien aux autres et le lien à la nature – avoir des liens de qualité. À quelqu’un qui n’ose pas agir, je dirais : « Écoute-toi, tu es ton meilleur ami, et puis ose, il vaut mieux oser que d’avoir le regret de ne pas l’avoir fait. L’argent est un outil, ce n’est pas une finalité. Trouve les compagnes et compagnons de route, tissez la bonne chose et les chemins s’ouvriront. N’hésitez pas à changer pour un temps et à revenir. »

Pour conclure, je dirais qu’il faut prendre du temps, écouter son intuition, on ne prend pas assez de temps pour ça, et aussi prendre soin du lien avec soi-même, car chaque pas que je fais vers moi me rapproche de l’autre. « 

 
 
 
 

 

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