Nous avons d’abord envie de vous dire que rien n’est grave et tout est important.
Au cours de cette période, certains élèves vont suivre ou apprendre, parce que les parents sont motivés, qu’ils ont les ressources, l’énergie, le matériel necessaire, d’autres suivront moins, voire pas du tout. Et parmi vous, certains seront à l’aise avec ce système à distance, d’autres pas. Car ils devront en priorité prendre soin d’eux, de leur environnement personnel, de leur énergie.
Nous trouvons que l’essentiel consiste à trouver l’équilibre, son équilibre, sans stress. Si vous n’arrivez pas à appliquer les directives, car vous devez prendre soin de vous, nous trouvons que c’est une bonne chose et nous vous soutenons dans tous les cas !
La deuxième chose que nous trouvons importante dans ce travail à distance, c’est la question de la création de liens, de garder le lien du groupe classe. Comment retrouver l’énergie de groupe et les liens alors que nous ne sommes plus sur le même lieu ?
Quelques idées :
Réaliser une une histoire à plusieurs
Lancer un début d’histoire à un enfant qui va la continuer. Puis, le lendemain, un autre enfant prend le relais, etc. Vous pouvez aussi faire des groupes (de 4 ou 5) pour faire tourner plus vite l’histoire.
L’enfant peut faire une image, un dessin de son texte.
Chaque enfant a le projet une fois dans la semaine.
Au retour en classe, vous aurez plaisir à découvrir les textes. !
Attention :
- Dire à l’enfant la place qu’il a dans l’histoire. S’il est au milieu par exemple, il ne doit pas terminer l’histoire, et doit mettre un suspense à la fin de son texte.
- Les enfants doivent avoir pour objectif de conserver une cohérence.
- Pour chaque projet, changer les groupes d’enfants.
- Un enfant qui finit une histoire doit être au milieu ou au début d’une autre.
Début d’histoire 1 :
Il y a bien longtemps de cela, vivait dans une lointaine forêt une toute petite souris que l’on appelait Mère Grisette.
Certes, elle n’était pas bien grosse, mais ses petits yeux brillants laissaient deviner une intelligence hors du commun.
Tout le monde venait la voir pour lui demander conseil et, quand je dis tout le monde… je dis bien tout le monde, c’est-à-dire les animaux comme les humains, les fées comme les lutins.
Moi-même, je lui ai demandé conseil plus d’une fois.
Un beau jour, alors que le vent soufflait, que la neige tombait à gros flocons et que le brouillard envahissait plaines et collines, Mère Grisette, assise près d’un bon feu de cheminée, entendit frapper à sa porte.
Début d’histoire 2 :
Il était une fois, au fond des bois, une petite fée qui s’appelait Manon. Elle vivait là, dans un jolie petite cabane recouverte de mousse et de lierre, une jolie cabane toute verte…
Toute verte et toute pleine. Manon adorait ramasser des jolies choses dans les bois. Des racines toutes tordues, des fleurs séchées, de jolis marrons tout brillants et bien d’autres choses encore. Comme tout ça ne suffisait pas, Manon adorait récupérer chez des amis tout ce qui ne servait pas : de vieilles machines à coudre, de vieux livres ou de vieux cadres. « Ce sont mes trésors ! » disait-elle en parlant de tout ce bric à bac.
Bref, quand on entrait chez Manon la fée, on se demandait comment autant de choses pouvaient tenir dans une si petite cabane.
Début d’histoire 3 (pour les plus grands) :
chapitre 1 :
Je me glissai sous ma couette pour essayer de me réchauffer. Ce n’était pas chose aisée vu le froid glacial qui régnait dans la maison. Depuis quelques jours, le froid se faisait de plus en plus tenace. La vieille chaudière rouillée avait rendu l’âme depuis bien longtemps. De toute façon, on n’aurait pas eu grand chose à mettre dedans. Le seul bois que nous avions tenait dans les deux paniers posés près de la cheminée, et nous le gardions pour cuisiner le peu de vivres que nous avions trouvé dans la maison.
– Fais-moi une place, Tony, murmura Lulu en se glissant près de moi.
– Non, mais ça va pas des fois, on n’a que 13 ans !
– Il fait trop froid pour faire des manières.
Elle n’avait pas tort, à deux c’était mieux. Tant pis pour l’intimité. Là, c’était presque une question de survie.
En plus, Lulu, je l’aime. Alors l’avoir tout près de moi, ça ne me dérangeait pas trop. Je sentais ses pieds froids sur mes jambes, et je la respirais, ça me réchauffait le cœur.
– Demain, on sera quand ?
– Demain, je crois. Crois-tu que c’est le froid qui nous bloque ici ?
– Je ne sais pas. Ça fait presque deux semaines que les jours se suivent. Ça faisait longtemps que ce n’était pas arrivé.
– Tu crois qu’on va rester comme ça, ici, toute notre vie ?
– Si c’est le cas, on n’y restera pas bien longtemps !
– Que veux-tu dire ?
– Nous mourrons de froid ou de faim, fit Lulu en haussant les épaules, fataliste.
– Oui… tu as raison. C’est pour ça qu’il faut qu’on continue de creuser.
On se pelotonna sous la couette pour essayer de dormir. Ces derniers jours, Lulu m’avait appris à dormir malgré la peur.
– De toute façon, m’avait-elle dit, moins tu dors, plus tu as peur. Il faut juste que tu veilles avant de t’endormir à appuyer sur le bouton rouge.
– Le bouton rouge ?
Comme un idiot, j’avais regardé autour de moi, cherchant en vain le bouton.
Elle avait ri de son petit rire clair, un rire sans méchanceté.
– C’est un signal d’alarme. on en a tous un, intégré. Moi, quand je ferme les yeux, mon bouton rouge est en haut à droite. Et toi ?
Je la regardais bêtement, sans répondre.
– Eh ! Pas la peine de me dévisager. Le bouton, il est à l’intérieur de ma tête…, précisa-t-elle. Bon… je vois…
Elle avait dit ces trois derniers mots sur le ton de quelqu’un qui regarde son vieux frigo pourri : on ne peut plus rien faire pour lui… Il est bon pour la casse, on pourra peut-être récupérer quelques pièces et recycler le reste.
– J’ai très bien compris, répliquais-je vexé. Mon bouton rouge est en haut à gauche.
Et depuis ce jour, j’ai appris à dormir malgré ma peur. Au moment de me coucher, j’appuie sur ce bouton et je sais que si quelque chose d’anormal se passe, je me réveillerai.
Ça n’enlève pas la peur, et ça ne m’aide pas à savoir quel jour sera demain, mais au moins je dors un peu, accompagné par le tic tac du réveil rouge.
Un projet de blog !
C’est le moment de se mettre au numérique ! Des solutions simples, comme Wix, existent.
Vous pouvez créer des rubriques de partage avec des recettes de cuisine, un livre à lire, une musique à écouter, poèmes, dessins, documentaires, etc.
Organisez le blog de la classe !
Envoyez de belles pensées !
Vous avez le philo-famille, le mémo-philo, mais vous trouverez aussi plein de belles pensées positives un peu partout (dans nos gratuits aussi ;-)).
Envoyez chaque matin aux enfants, à vos élèves par mail, sms, une image avec une pensée positive !
Dans la même idée, créer des listes de 5 élèves sur une semaine. Chacun devenant « Ange gardien » de l’autre pour une journée. Ils ont pour mission d’envoyer un mot, une pensée positive, un compliment, un dessin, à l’autre, par mail, sms, etc. Chaque jour, le destinataire de l’élève change. Ainsi, chaque jour, chaque élève recoit une pensée et en diffuse une. A la fin de la semaine, chacun a été en contact avec les 4 autres.
La semaine suivante, on change les groupes. A la fin de la période de confinement, chacun aura reçu au moins une pensée de tous et aura envoyé une pensée à chacun !