Et si nous parlions du livre numérique pour les enfants ?
Ah ! le livre numérique, l’ebook, le livrel…
Mes premières rencontres avec le concept de l’histoire lue et animée sur l’écran remonte au début du multimédia, au milieu des années 90 avec les fameux « Living Books » de chez Brøderbund.
Depuis, ordinateurs et logiciels se sont nettement améliorés, et produire des contenus numériques de qualité devient techniquement de plus en plus accessible.
Si le fantasme de la disparition du livre imprimé au profit du tout numérique en effraie quelques-un(e)s, je parie de mon côté pour une longue, très longue coexistence des supports, notamment en ce qui concerne les livres pour enfants.
Mais l’ebook fait parler de lui, certain(e)s aimeraient ne jamais le voir, d’autres parient sur son écrasante domination dans les années à venir.
Hier, c’était une émission de France-Inter, qui lui était consacré.
Suite à cela, l’illustratrice Leila Brient a publié un petit mot rapidement commenté sur son mur Facebook.
J’ai commencé à commenter, puis j’ai eu envie de continuer à travers ce billet.
Sans doute pourrions-nous disserter des heures, des jours durant autour de questions telles que :
- Qu’est-ce qu’un ebook pour les enfants ?
- Un dessin animé statique ?
- Un livre sur écran ?
- Un jeu vidéo ?
- Un jeu multimédia ludo-éducatif ?
- Faut-il imaginer une nouvelle grammaire de l’écriture ?
Mais ce que j’aime avant tout dans le livre, c’est sa capacité à transmettre une idée à travers l’espace et le temps, et ce, avec un minimum de moyens.
Une sorte de ratio : économie de moyen / impact émotionnel ou informatif.
A ce jour, je trouve difficile de faire plus simple, efficace et pérenne qu’une image fixe associée à quelques mots.
Il faut aussi garder en tête que dans 150 ans, un livre papier restera accessible par tous, avec ou sans électricité, sans coût supplémentaire et impact autres que ceux liés à sa production initiale.
Qu’en sera-t-il des livres électroniques publiés aujourd’hui ?
Est-ce que l’édition papier sera alors vue comme une sorte « d’archivage statique » ?
Par ailleurs, pour observer des enfants dans leur lecture, et leur relation au monde, la pérennité d’un support papier me semble contribuer à un équilibre sain face au zapping et au flux continuel que nous impose le monde d’aujourd’hui.
Alors que les études liées à l’attention se multiplient, je serais intéressé de voir des études sur l’impact de la lecture sur écran dès 4 ans.
Je ne m’en fais pas, des personnes nettement plus instruites que moi débattront de tout cela durant de longues années encore, de la même façon que l’on débat toujours de l’impact de la télévision sur les jeunes enfants.
Entre temps, je vais continuer à faire mon travail : lire les histoires que nous recevons et relayer celles qui nous touchent, qui nous font rire, pleurer ou frissonner.
Merci aux auteur(e)s pour leurs cadeaux quotidiens.
PS : J’aime dire que nous sommes une maison d’édition écologeek. Nous avons à cœur d’essayer de concilier au mieux nouvelles technologies et une empreinte environnementale aussi faible que possible.
Ce souhait nous a amenés à proposer le feuilletage en ligne il y a déjà deux ans, notamment afin que les libraires puissent découvrir nos livres à distance.
Aujourd’hui, nous réfléchissons à proposer des versions ebook-PDF des livres commandés en souscription.
Si vous désirez explorer la piste de la lecture sur support numérique pour vos enfants, nous vous invitons à découvrir deux autres maisons d’éditions spécialisées à 100% dans l’ebook pour les enfants : Chouette éditions et La souris qui raconte.
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