Chez Pourpenser nous avons fait le choix de l’auto-diffusion. Cela signifie qu’il n’y a pas d’intermédiaire entre nous et les libraires pour présenter la maison et les titres du catalogue.
Cette démarche commerciale, je l’ai reprise il y a quelques mois et j’aime prendre le temps d’un courriel mensuel aux libraires qui nous suivent. Habituellement, dans ce courrier je parle des nouveautés à venir, présente les artistes, rappelle les engagements de la maison…
Ce matin, j’avais beau retourner mon texte dans tous les sens, les mots ne venaient pas.
Et puis, finalement, j’ai laissé courir les doigts sur le clavier.
Extrait :
Il y a 2 semaines je me réjouissais d’aller passer quelques jours à Lyon avec nos amies Sarah et Angela de La Cabane Bleue. Et la veille de notre départ, nous apprenions la décision de Vladimir Poutine d’envahir l’Ukraine… Y’a mieux pour se réjouir, non ?
Alors oui, j’ai la chance d’être au cœur d’un projet riche de sens. La chance également de voir que les livres de Pourpenser se vendent suffisamment bien pour me laisser du temps afin de m’impliquer dans des associations. Mais combien de temps allons-nous pouvoir collectivement tenir ainsi ?
Lorsque nous avons lancé le projet de Pourpenser il y a 20 ans avec Aline, notre souhait était d’apporter notre contribution à un monde meilleur… Et là, je me dis que c’est pas gagné…
Cependant je continue à croire que des textes sensibles peuvent semer du questionnement, faciliter le décalage du regard et, pourquoi pas, aider les hamsters que nous sommes parfois, à sortir de la roue.
Lors de ce salon à Lyon, j’ai pris beaucoup de plaisir à retrouver les lecteurs et lectrices que je n’avais pas vu depuis 2 ans (à l’exception du Festival du livre de Mouans-Sartoux en octobre dernier). Les échanges étaient riches : et nous passions rapidement du « je cherche un livre pour un enfant de 7 ans » à « qu’est-ce que je souhaite transmettre à un enfant que j’aime ?«
Poser la question de la transmission, des valeurs que nous souhaitons partager transforme un acte d’achat devenu presque banal en une démarche consciente et militante.
Un livre n’est définitivement pas un bien matériel comme bien d’autres.