Mois : juin 2010

Révolution technologique !

Révolution technologique !

Dans le billet précédent nous parlions ebook… mais l’ebook semble déjà bien dépassé face à ce nouveau support :


(merci à Plume de Carotte, membre des éditeurs écolo-compatibles pour le lien)

Le document historique suivant tendrait à prouver qu’une première version de l’objet était disponible en Norvège au Moyen-Age :

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Editions pour penser à l’endroit – www.pourpenser.fr
Livre papier ou numérique ?

Livre papier ou numérique ?

Voici le point de vue argumenté de l’ADEME en ce qui concerne les aspects environnementaux :


(video reçu via twitter par @Katjato et publiée sur le site des humains associés)

Comme me le faisait remarquer Christine Jeanney lorsque j’ai re-twitté cette vidéo :

   @cjeanney: @adepetigny (mais bizarre, pourquoi mentionner 
   le confort de lecture dans ? ne vois pas le rapport
   avec la semoule)

on peut effectivement se demander ce que vient faire l’argument du confort de lecture dans une vidéo sur les aspects environnementaux.

Sans doute aurait-il été également intéressant de parler du cycle complet des produits : entre le recyclage d’un livre et celui d’une liseuse numérique, j’ose prétendre sans étude préalable que le livre sort grand gagnant.

Outre ces aspects purement environnementaux, je suis curieux d’avoir plus d’informations concernant les empreintes sociale et économique de l’un et l’autre des supports.

Actuellement, de nombreuses questions se posent par exemple sur le prix d’un livre numérique : faut-il le vendre autour de 4 euros comme la moyenne des applications Iphone ? autour d’une dizaine d’euros ? ou bien  25% de moins que sa version papier comme semblent le souhaiter les grands éditeurs français ?

D’autres débats se focalisent sur la distribution : doit-elle passer par les plateformes d’Apple ou d’Amazon ? faut-il créer d’autres plateformes ? quelle sera la place des libraires ?

Je ne m’étendrai pas sur les questions des droits d’auteurs, des risques de piratage et autres questions de formats qui alimentent les conversations.

Et puis questions subsidiaires en vrac : à quoi ça sert tout ça ? à lire plus ? à lire mieux ?
Quel est l’intérêt de transporter en permanence 200 livres avec soi ?
Qui sort gagnant de tout ça ?

Personnellement, j’ai beaucoup de mal à voir l’équation économique du livre numérique, surtout lorsqu’il s’agit de roman ou d’albums illustrés (la question est très différente pour les guides pratiques, les livres techniques ou les ouvrages d’actualité).
Je comprends l’intérêt de feuilleter un livre en ligne pour faire sa connaissance (une façon d’éviter des piles de 30 livres chez mon libraire qui devra en retourner la moitié en invendus).
Le numérique est pour moi une façon d’optimiser les flux physiques, pas de les remplacer.


Ajout le 25/06/2010 : le Département des études, de la prospective et des statistiques (le DEPS) du Ministère de la culture et de la communication vient de publier une étude signée François Benhamou et Olivia Guillon intitulée « Modèles économiques d’un marché naissant : le livre numérique« . Une étude téléchargeable directement sur le site du ministère.

Editions pour penser à l’endroit – www.pourpenser.fr
Albums jeunesse : qui gagne quoi… et pourquoi ?

Albums jeunesse : qui gagne quoi… et pourquoi ?

Régulièrement, il nous arrive, sur les salons ou par email, de répondre à des questions du type « combien gagne un auteur jeunesse ? » ou « est-ce que vous pouvez me faire un prix sur vos livres ? ».

Nous vivons dans des sociétés où il est quelquefois très compliqué de comprendre le prix des choses, et curieusement peu d’entreprises semblent prêtes à expliquer de façon claire la composition de leur prix de vente.

Cela fait plusieurs mois que nous avions envie d’aborder ce sujet avec vous. Nous savons qu’en ouvrant ce débat des questions vont surgir. Surtout, n’ayez pas peur de les poser, nous essaierons d’y répondre de la façon la plus claire et détaillée possible.

Ce qu’il faut savoir sur le marché du livre en France…

Certaines règles sont communes à toutes les maisons d’éditions :

  • soit de par la loi :
– le prix public d’un livre est fixé par l’éditeur. Que le livre soit vendu en direct par l’éditeur, par une grande surface ou un libraire, il n’est pas possible de vendre le livre à un autre prix.
– le maximum de remise accordée aux particuliers sur ce prix public est de 5%.
– le livre est soumis à une TVA réduite de 5,5%.
  • soit de par les habitudes de la profession :
– un libraire touche entre 20 et 40% du prix de vente d’un livre.
– un distributeur et un diffuseur (souvent une même structure) se partagent entre 15 et 35%.
– la part auteur varie entre 5 et 12%.

La part de l’impression est, quant à elle, très variable d’un éditeur à un autre, notamment en fonction du papier utilisé, de la quantité imprimée et du lieu d’impression.
Sur ce terrain-là, petits et grands éditeurs ne jouent absolument pas à armes égales.
Un même livre peut être fabriqué pour 15 cts ou 2 euros selon qu’il est imprimé à 50.000 exemplaires en Malaisie ou à 500 exemplaires en France.
Certes, l’investissement initial est différent, mais la marge également.

En ce qui nous concerne, nous imprimons au plus proche de nos lieux de stockage, avec des quantités qui varient entre 1500 et 5000 exemplaires par tirage.

Voici ce que donne la décomposition, poste par poste, pour un livre à 6 euros (le prix moyen de nos livres) sur 2009 et 2010 :

(cliquez sur l’image pour la voir en taille réelle)

Quelques précisions

Nous n’avons pas de distributeur exclusif et nous vendons en direct une partie de nos livres, soit à l’occasion de salons, soit sur notre site internet.
Il nous arrive donc d’encaisser la part librairie et la part distribution/diffusion en plus de notre part éditeur. Nous avons alors les frais inhérents à ces activités : location d’espace sur les salons, frais de commercialisation mais globalement, compte tenu de notre volume de ventes, cela revient sensiblement au même.
Nous payons les auteurs sur la quantité imprimée, et non sur la quantité vendue.
C’est une forme étendue de l’à-valoir.

Pourquoi publier ces informations ?

D’une part, parce que régulièrement des auteurs ou des lecteurs nous demandent comment fonctionne l’économie d’une petite maison d’édition.
D’autre part, parce qu’il nous semble important que le lecteur/consom’acteur comprenne où va l’argent qu’il met dans ses achats :

  • En achetant chez un libraire que vous aimez, vous l’aidez à continuer son activité, vous l’encouragez à rechercher pour vous des titres rares et vous maintenez le commerce de proximité.
  • En achetant en direct sur notre site, vous nous aidez à financer les prochains projets éditoriaux, vous nous donnez un ballon d’oxygène et contribuez ainsi à la bibliodiversité.

Les deux sont importants.

Ajout le 23/06/2010 : Lorsque j’écrivais en tête de ce billet qu’il est aujourd’hui très compliqué de comprendre le prix des choses, je pensais surtout aux biens et services qui entourent notre quotidien. Mais ce billet de Françoise Benhamou du 22 juin montre également à quel point le prix d’une entreprise peut varier d’un moment à l’autre, d’un point de vue ou d’un autre : « …il en résulte que le groupe Le Monde, hors Le Monde Interactif, a une valeur négative ! L’ensemble constitué par Le Monde, Le Monde diplomatique, La Vie, Telerama et une partie de l’imprimerie (détenue avec Le Parisien) vaudrait moins que zéro… » (voir le billet sur le blog de Françoise Benhamou)

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